Le collectif d’avocats des membres du MRC détenus depuis les manifestations du 22 septembre 2020 a annoncé, lundi 6 décembre, avoir déposé des requêtes devant le juge des libertés pour obtenir leur libération « immédiate ». Les avocats s’appuient sur l’avis récent du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire.
En novembre, une note du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies, a jugé que les droits de quinze militants du parti d’opposition Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, dont son président Maurice Kamto, ont également été bafoués. L’ONU juge que leurs arrestations et détentions « découlent de l’exercice de leur liberté d’expression et leur droit d’association ».
Les détenus en question sont des partisans de l’opposant Maurice Kamto, proclamé deuxième à la dernière présidentielle de 2018. Parmi eux, des cadres du MRC : le professeur Alain Fogué Tedom, Olivier Bibou Nissack, Pascal Zamboué. 37 requêtes précisément sont déposées par le collectif d’avocats pour 37 opposants toujours détenus à Yaoundé. Vingt trois autres requêtes seront présentées prochainement pour les opposants détenus à Douala, selon le collectif d’avocats.
« C’est un nouvel élément » pour les avocats
« Nous avons déjà formulé plus de 300 requêtes pendant que la procédure était engagée contre nos clients. Aucune juridiction camerounaise n’a accepté ces thèses ni les communications que nous avons adressées au Groupe de travail et conseil des droits de l’homme des Nations unies. Ces arrestations et ces détentions, voire ces procédures, ont été jugées “arbitraires”, selon Me Hippolyte Meli, coordonnateur du collectif d’avocats. Cet avis est intervenu pendant que nous étions en appel contre les jugements rendus par les tribunaux militaires. Et nous pensons que c’est un nouvel élément qui nous confronte. »
Pour Me Hippolyte Meli, il est important de revenir devant les juges de l’Habeas Corpus car « l’avis lui-même demande à la source que nous sommes et au gouvernement du Cameroun de procéder à ces mesures de libération immédiate, et de l’en informer dans six mois. On a six mois pour voir si le Cameroun va respecter ses engagements internationaux ».
RFI