Paul Biya, président du Cameroun depuis plus de quatre décennies, pourrait briguer un huitième mandat en 2025. Le ministre d’État Jacques Fame Ndongo, figure influente du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a défendu cette option dans une déclaration élaborée en sept points, mettant en avant des arguments juridiques et politiques.
Dans un document diffusé le 29 décembre, Jacques Fame Ndongo a exposé ses arguments en faveur d’une nouvelle candidature de Paul Biya. En s’appuyant sur la Constitution camerounaise et les textes internes du RDPC, il a affirmé que le président actuel reste le candidat naturel de son parti. Fame Ndongo a également rappelé le soutien des militants, qui avaient réitéré leur appel à la candidature de Biya le 6 novembre dernier, date marquant le 42ᵉ anniversaire de son accession au pouvoir.
Cette déclaration intervient dans un climat où des voix s’élèvent pour demander une transition politique. L’archevêque de Douala, Samuel Kleda, a récemment exprimé sur RFI son scepticisme quant à une nouvelle candidature du président, en invoquant notamment son âge avancé, Paul Biya ayant presque 92 ans. Ce débat reflète les interrogations croissantes sur l’avenir du Cameroun sous la direction de son président emblématique.
Pour Jacques Fame Ndongo, l’argument juridique est « irréfragable ». La Constitution et les règles internes du RDPC permettent à Paul Biya de se représenter. Toutefois, le choix final appartient au président, une décision qui pourrait être officialisée dans les mois à venir. Si Biya confirme sa candidature, le scrutin de 2025 pourrait marquer une nouvelle étape dans l’histoire politique du pays.
Malgré les critiques externes, la base militante du RDPC demeure largement acquise à Paul Biya. Lors des célébrations du 6 novembre, les appels à la stabilité et à la continuité ont dominé les discours officiels. Cette adhésion reflète une stratégie politique visant à rassurer l’électorat face aux défis économiques et sécuritaires actuels.
En filigrane, la déclaration de Jacques Fame Ndongo laisse peu de place au doute : sauf décision contraire de Paul Biya, le RDPC se prépare à le porter comme candidat en 2025. Ce positionnement pourrait bien cristalliser les débats politiques à venir, entre défenseurs de la continuité et partisans d’une transition.