L’alerte a été donnée le 5 octobre 2022 par l’entrepreneure camerounaise, Laura Nsen.
Elle disait : «Les ignames made in China arrivent. Tant que notre agriculture n’est pas organisée, structurée, sans infrastructures entre les bassins de productions et zone d’écoulement nous allons tous pleurer, le patriotisme économique est le dernier souci des Hommes d’affaires. Pauvre de nous, au lieu de subventionner réellement l’agriculture, on préfère importer les choses les plus basiques. Comment expliquer qu’un pays qui a des terres fertiles, des hommes, importe ce qu’il mange?». L’image qui accompagne sa dénonciation est une cargaison d’ignames estampillée «Fresh Yam. Produce of China». Mais rien ne précise que la marchandise prend la direction du Cameroun. Les agriculteurs et consommateurs sont divisés à ce niveau. Dans le cas où ces ignames avaient pour destination Cameroun, Odeline Stella Endom éditrice Web spécialisée dans l’agriculture et l’import substitution, pense qu’un Homme d’affaire aurait découvert une niche pour l’écouler au Cameroun. Il n’est donc pas question de s’alarmer selon elle. Elle précise cependant que l’image dont il est question a été publiée le 03 octobre 2022 par un ghanéen au Ghana. Son de cloche discordant à la Fondation camerounaise des consommateurs (Focaco). «La photo de déchargement de l’igname en provenance de Chine a été prise au Nigeria et non au Cameroun! Ce sont les associations de consommateurs et Leaders d’opinion nigérians qui dénoncent le fait que leur pays se tourne vers les importations pour approvisionner le marché local en ignames», soutient-elle. Toujours est-il que cette alerte inquiète les agriculteurs camerounais. La Focaco a précisé que 80% des denrées alimentaires vendues dans les centres commerciaux au Cameroun sont importées. Toute chose qui aggrave le déficit de la balance commerciale et fait prospérer le chômage des jeunes diplômés. Le gouvernement n’a fait aucune sortie pour le moment. Il faut cependant rester vigilant!
A.T.