Le Cameroun a doublé sa production de diamants en 2024, atteignant 6 220 carats, contre 3 305 carats en 2023. Cette augmentation a généré des revenus estimés à près de 120 millions de FCFA (192 000 USD), selon un rapport publié le 16 janvier par le gouvernement camerounais.
Malgré cette progression remarquable, les bénéfices réels issus de cette industrie restent en deçà du potentiel. Une part importante des diamants produits échappe encore aux circuits officiels, alimentant un trafic illégal qui prive l’État de revenus considérables. À titre d’exemple, en 2019, sur une production de 1 595 carats, seulement 654 carats avaient été exportés légalement.
L’exploitation des diamants au Cameroun demeure majoritairement artisanale, faute de mécanismes modernes de traitement et de valorisation. Contrairement à d’autres pays miniers, le Cameroun ne dispose pas encore d’une industrie structurée pour transformer localement ces pierres précieuses. Cette situation freine la création d’emplois et la montée en valeur de ce secteur.
L’augmentation de la production met en lumière le potentiel économique des ressources minières du Cameroun. Toutefois, des défis subsistent pour structurer l’industrie et enrayer le commerce illicite. L’instauration de mécanismes de contrôle plus stricts et le développement d’une chaîne de valeur complète, allant de l’extraction à la transformation locale, pourraient booster considérablement les revenus du pays.
Face à ces enjeux, les autorités camerounaises affirment travailler à améliorer la traçabilité et à renforcer les capacités de surveillance des zones minières. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), que le Cameroun a ratifiée. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre les standards internationaux.
En attendant une modernisation effective du secteur, l’exploitation de diamants reste limitée par des pratiques artisanales et le trafic illégal. Une véritable stratégie nationale pourrait permettre au Cameroun de tirer pleinement parti de ses richesses naturelles, tout en garantissant une exploitation durable et profitable à l’ensemble de la population.