Dans un mouvement audacieux, le gouvernement camerounais a affirmé sa position en annonçant la nomination de Marc Brys en tant que nouveau sélectionneur des Lions Indomptables, ce vendredi 5 avril. Narcisse Mouele Kombi, le Ministre des Sports du Cameroun, a signé une lettre indiquant que cette décision était prise sur une base légale, défiant ainsi la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et son président, Samuel Eto’o, qui avaient précédemment contesté cette nomination.
Cette décision gouvernementale fait suite à un échange tendu avec Samuel Eto’o, président de la Fecafoot, qui avait accusé le gouvernement d’outrepasser ses droits en nommant Marc Brys sans le consentement de la Fédération. Le Ministre des Sports a répondu en soulignant que toutes les mesures nécessaires avaient été prises pour l’intégration de Brys et de son équipe technique, insistant sur le respect du cadre légal établi pour cette nomination.
Le contexte de cette affaire est marqué par la récente éviction de Rigobert Song du poste de sélectionneur suite aux performances décevantes des Lions Indomptables lors de la CAN en Côte d’Ivoire. Eto’o avait alors revendiqué le droit exclusif de la Fecafoot de choisir le successeur, invoquant une procédure légale et traditionnelle qui semblait jusqu’alors respectée par les instances gouvernementales.
Au cœur du débat, l’article 9 de la Convention MINSEP-FECAFOOT, évoqué par le Ministre des Sports, justifie le choix de Marc Brys par un mécanisme déjà utilisé par le passé pour la nomination de figures telles que Clarence Seedorf, Antonio Conceiçao, et Rigobert Song, sans soulever de contestations. Cette démarche a été décrite comme pleinement respectueuse des accords en place, malgré les accusations de la Fecafoot concernant des prétentions salariales jugées exorbitantes de la part des candidats proposés par la fédération.
Le ministère a conclu en appelant à l’unité autour de la sélection nationale, bien que cette invitation semble peu susceptible de calmer les tensions avec Samuel Eto’o, qui voit dans ces actions un affront à son autorité. Cette situation soulève des questions sur la cohésion future entre les différentes instances dirigeantes du football camerounais.
La suite de cette affaire reste incertaine. Entre la fermeté du ministère et la détermination d’Eto’o à défendre les prérogatives de la Fecafoot, le football camerounais se trouve à un carrefour. Cette confrontation pourrait soit ouvrir la voie à des réformes institutionnelles profondes, soit exacerber les divisions, affectant potentiellement les performances et la stabilité de l’équipe nationale.