Le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Samuel Eto’o, assure que Marc Brys a bel et bien présenté sa démission de son poste de sélectionneur des Lions Indomptables. Une affirmation qui relance la crise autour du staff technique national, alors que ni l’intéressé ni le ministère des Sports ne reconnaissent officiellement cette démission.
Dans une lettre adressée au ministre des Sports, Eto’o soutient que la rupture est effective et documentée. Il précise que la Fécafoot n’a jamais été partie prenante dans la signature du contrat liant Marc Brys à l’État du Cameroun, et dénonce les accusations de manipulation dont serait victime l’instance qu’il dirige. Il reproche aussi au ministère une incohérence chronologique : selon lui, la lettre de démission porte la date du 21 juillet, alors que le paiement des salaires mentionné comme déclencheur serait intervenu trois jours plus tôt.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre la Fécafoot et le ministère des Sports depuis la nomination de Marc Brys en avril 2024. Ce dernier avait été choisi unilatéralement par le gouvernement, sans concertation avec la fédération. Depuis, les relations entre les deux institutions sont marquées par des conflits de compétence, des divergences sur les responsabilités contractuelles et une gestion chaotique de l’équipe nationale.
En réaffirmant la démission du technicien belge, Samuel Eto’o semble vouloir clore le chapitre Brys. Mais sans confirmation publique du ministère ni du principal concerné, le flou persiste sur la direction sportive des Lions Indomptables. La Fécafoot, de son côté, dit avoir “pris acte” de la démission, laissant entendre qu’elle envisage déjà une nouvelle nomination. Un bras de fer s’annonce donc entre les deux entités, à l’approche d’échéances importantes pour la sélection.
Au-delà du cas Brys, cette affaire illustre une nouvelle fois la confusion structurelle dans la gouvernance du football camerounais. Le conflit entre l’organe fédéral et le pouvoir politique, qui s’arroge le droit de nommer les sélectionneurs, mine la stabilité du staff technique et affaiblit la crédibilité des décisions prises. Cette dualité, source de conflits récurrents, met en péril la préparation de l’équipe nationale.
Ni le ministère des Sports ni Marc Brys n’ont réagi publiquement à la sortie musclée de Samuel Eto’o. Ce silence peut traduire une volonté d’éviter une escalade ou, au contraire, un désarroi face à des documents internes désormais rendus publics. Dans tous les cas, l’opacité autour de cette démission laisse le public et les observateurs dans l’expectative, et alimente un feuilleton dont les rebondissements pourraient affaiblir un peu plus l’autorité des institutions.