Le Cameroun a inauguré cette semaine son premier centre d’éducation à distance à Yaoundé, dans le quartier du Lac. Ce centre, unique en son genre, a pour mission de fournir un accès à l’enseignement aux élèves vivant dans des régions en crise, qui n’ont pas toujours la possibilité de se rendre en classe. Les cours sont dispensés virtuellement, avec des enseignants connectés en temps réel.
Cette initiative vise à pallier les difficultés rencontrées par les élèves dans les régions anglophones en proie à des conflits, où l’accès à l’éducation est devenu particulièrement difficile. Chaque matin, des professeurs comme Lydie Prisca, enseignante de chimie, se connectent depuis des salles insonorisées équipées de caméras et d’écrans de contrôle. Cette configuration permet aux élèves d’interagir en direct avec leurs enseignants et de poser des questions, recréant ainsi une expérience proche de la salle de classe.
Le projet, coordonné par Jean-Pierre Adjaga, propose une méthode d’apprentissage innovante et immersive. Il explique que les supports virtuels allègent la charge d’apprentissage des élèves en leur permettant de comprendre de façon plus intuitive. Plutôt que de se limiter aux manuels, ils peuvent désormais visualiser des concepts et participer à des simulations, rendant l’enseignement plus interactif.
Le contexte de cette initiative est lié à la crise sociopolitique qui frappe les régions anglophones du Cameroun depuis plusieurs années. De nombreux élèves ne peuvent plus se rendre à l’école à cause des violences, et ce centre d’éducation à distance se présente comme une réponse innovante pour permettre à ces jeunes de continuer à apprendre malgré l’insécurité.
Les perspectives autour de ce centre sont prometteuses. Ekwe Ngombe, inspecteur pédagogique, estime que cette solution peut transformer l’accès à l’éducation dans ces zones sensibles. Les élèves qui ne peuvent plus se rendre à l’école peuvent désormais suivre leurs cours à distance et bénéficier de l’enseignement, même en étant loin des établissements scolaires.
Cependant, l’Unesco, partenaire du projet, met en garde contre une dépendance excessive à la technologie. L’organisation souligne que si la technologie peut grandement aider, elle ne doit jamais remplacer le rôle fondamental de l’enseignant dans l’éducation des élèves.