Le week-end dernier, la ville de Bamenda, qui est la capitale de la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun, a été frappée par de nouvelles violences mortelles. Après la projection d’un documentaire sur le président Paul Biya, deux habitants ont été tués par balles, et Frida Joko, une élue municipale, a été enlevée puis assassinée. Son corps a été retrouvé sans vie lundi matin dans un quartier de la ville.
Frida Joko était la deuxième adjointe au maire de Bamenda II et une militante active du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Elle avait disparu samedi soir alors qu’elle revenait d’une projection de film dans le quartier administratif de Upstation. Selon des témoins, elle a été emmenée de force par des hommes armés qui n’ont pas été identifiés. Jusqu’à présent, personne n’a revendiqué cet acte, mais les autorités accusent les groupes séparatistes anglophones.
Le meurtre de Frida Joko se produit dans un contexte de crise qui touche les régions anglophones du Cameroun depuis près de huit ans. Le préfet du département de la Mezam, Simon Émile Mooh, a condamné ces actes en les qualifiant de « dérives barbares » et en désignant les groupes séparatistes comme des « terroristes armés ». La situation reste très tendue, et les civils se retrouvent souvent coincés entre les différentes parties en conflit.
Face à cette violence qui ne cesse de croître, Fon Nsoh, un membre important de la société civile locale, a exprimé son indignation : « Rien ne justifie qu’on tue pour une différence d’opinion. Nous devons tous redéfinir ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. » Cet appel montre qu’il est crucial pour les groupes radicaux et le gouvernement de changer de stratégie pour essayer de résoudre cette crise.
La crise anglophone s’aggrave de jour en jour, avec des violences devenues presque quotidiennes. Les habitants de cette région vivent dans la peur et se sentent en insécurité. Les organisations locales ont demandé une médiation et une désescalade des tensions, mais ces appels n’ont pas encore reçu de réponse des autorités centrales.
Pour rétablir la paix dans le Nord-Ouest du Cameroun, un dialogue sincère et inclusif semble être la seule solution. L’ONG Cominsud appelle une fois de plus toutes les parties à arrêter les hostilités et à chercher ensemble des solutions pour sortir de cette crise. Les habitants, épuisés par la violence et les pertes humaines, aspirent à un retour à la stabilité et à une vie normale.