La Fédération kényane de football (FKF) a ouvert une enquête sur de graves soupçons de trucage de match impliquant son gardien international Patrick Matasi. Au cœur des soupçons : la défaite 4-1 contre le Cameroun en octobre 2023, lors des éliminatoires de la CAN 2025, qui avait mis un terme aux espoirs du Kenya de se qualifier pour la phase finale.
Ces soupçons ont été ravivés par la diffusion en ligne d’une vidéo amateur, dans laquelle un homme, présenté comme Patrick Matasi, discute d’une potentielle manipulation de match contre rémunération. La FKF, en coordination avec la FIFA, la CAF et d’autres autorités compétentes, a annoncé le lancement d’une enquête officielle, réaffirmant sa politique de « tolérance zéro » face à toute tentative de corruption ou de tricherie dans le football.
La rencontre contre le Cameroun est désormais pointée du doigt comme l’un des matchs possiblement truqués. Cette lourde défaite à Yaoundé avait entraîné la démission de l’entraîneur Engin Firat et marqué un tournant décisif dans la campagne de qualification du Kenya pour la CAN 2025, prévue au Maroc. L’équipe nationale kényane, déjà fragilisée par des résultats en dents de scie, avait vu ses espoirs de qualification s’évanouir.
Ce nouvel épisode intervient dans un climat délétère pour le football kényan, régulièrement émaillé de scandales liés à la manipulation de matchs. Depuis 2020, plusieurs joueurs, entraîneurs et arbitres ont été suspendus pour des faits similaires. En janvier 2023 encore, la FKF avait écarté 14 joueurs et deux techniciens accusés de tricherie dans le championnat local. Un contexte qui témoigne d’une crise plus profonde, systémique, affectant tous les échelons du football national.
Les conséquences de cette affaire pourraient être lourdes. Le gardien Matasi, écarté des dernières sélections par le nouveau sélectionneur Benni McCarthy, pourrait faire face à des sanctions disciplinaires majeures s’il est reconnu coupable. Plus largement, la crédibilité du football kényan, déjà mise à mal, risque d’être durablement entachée si cette affaire se confirme.
Selon l’Institut kényan de recherche et d’analyse des politiques publiques, les matchs truqués sont devenus une gangrène au sein du football local, touchant aussi bien les ligues professionnelles que les compétitions de base. Ce fléau, s’il n’est pas endigué, menace l’avenir du sport roi dans le pays et l’intégrité des compétitions africaines.