La Confédération africaine de football (CAF) a annoncé, le 3 juillet, une revalorisation substantielle des dotations financières pour la Coupe d’Afrique des Nations féminine 2024. La prime allouée au vainqueur de la compétition, qui se tiendra du 5 au 26 juillet 2025 au Maroc, passe de 500 000 à 1 million de dollars. L’enveloppe globale atteint désormais 3,475 millions de dollars, soit une progression de 45 %.
Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large portée par le président de la CAF, Patrice Motsepe, qui entend renforcer la place du football féminin sur le continent. « Cette augmentation est un signal fort pour l’amélioration des conditions des joueuses, des entraîneurs et du personnel technique », a-t-il déclaré. L’objectif est de créer un environnement plus professionnel, stimulant à la fois les performances sportives et l’attractivité commerciale de la discipline.
Organisée pour la deuxième fois consécutive au Maroc, la 15e édition de la CAN féminine réunira douze équipes. Le pays hôte ouvrira la compétition au Stade olympique de Rabat. Le Nigéria, fort de ses onze titres continentaux, reste le favori logique, mais la dynamique est désormais plus ouverte. En 2022, l’Afrique du Sud avait brisé l’hégémonie nigériane en s’imposant face au Maroc en finale, signalant l’émergence d’un nouvel équilibre de forces.
Au-delà des chiffres, cette revalorisation traduit une évolution structurelle du football féminin africain. Longtemps sous-financé, il connaît depuis quelques années une poussée notable, soutenue par une audience en croissance et l’arrivée de nouveaux partenaires. Le choix du Maroc, pays qui investit massivement dans les infrastructures sportives, confirme cette tendance à la professionnalisation.
Si cette hausse des primes constitue une avancée significative, elle reste encore en deçà des standards observés dans les grandes compétitions internationales. Toutefois, elle pourrait servir de levier pour inciter les fédérations à mieux encadrer les équipes féminines nationales, souvent reléguées au second plan en termes de moyens et de visibilité.
Selon la CAF, la CAN 2024 pourrait battre des records d’audience. Les signaux sont au vert : billetterie en progression, engagement sur les réseaux sociaux, intérêt croissant des diffuseurs. Pour les joueuses, c’est une opportunité inédite de faire valoir leurs talents sur une scène mieux dotée, mieux médiatisée, et enfin reconnue à sa juste valeur.