Amnesty International a publié un rapport dénonçant les conditions difficiles des travailleurs migrants au Canada. Intitulé Le Canada m’a détruite, ce document de 82 pages met en avant de nombreux abus : des salaires non payés, des logements insalubres, des menaces d’expulsion et des violences. Le rapport critique aussi le rôle du gouvernement canadien, accusé de permettre cette situation.
Entre février 2023 et juin 2024, des chercheurs ont recueilli les récits de 44 travailleurs étrangers de différents pays. L’un d’eux, Bénédicte Carole Zé, une Camerounaise, raconte comment elle a été forcée de travailler de longues heures sans pause et sans droit à la maladie. Son employeur, profitant de son permis de travail fermé, la menaçait de renvoi si elle arrêtait. Ce système empêche les travailleurs de dénoncer leurs conditions sous peine d’être expulsés.
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) est pointé du doigt. Ce programme permet aux employeurs d’embaucher des travailleurs étrangers, mais leur impose un permis fermé qui les empêche de changer d’employeur. Cela rend les travailleurs vulnérables à toutes sortes d’abus. Certains sont payés moins que prévu, d’autres travaillent dans des conditions dangereuses et des cas de harcèlement ou d’agression ont été signalés.
Amnesty International demande au gouvernement d’abolir les permis fermés et d’accorder aux travailleurs migrants les mêmes droits que les citoyens canadiens. L’organisation affirme que ces abus ne sont pas des cas isolés, mais le résultat d’un système injuste. Selon le rapport, les conditions de ces travailleurs sont comparables à celles observées dans des pays comme le Qatar et l’Arabie saoudite, souvent critiqués pour leurs atteintes aux droits humains.
Les travailleurs migrants ont du mal à obtenir justice. Beaucoup ont peur de porter plainte, car ils risquent d’être renvoyés dans leur pays. De plus, les démarches sont longues et difficiles à mener avant la fin de leur permis de travail. Amnesty International critique un système juridique inefficace qui ne protège pas ces travailleurs vulnérables.
Le rapport souligne que la majorité des travailleurs touchés par ces abus viennent de pays en développement, comme le Mexique, l’Inde, les Philippines, le Guatemala et la Jamaïque. Amnesty International dénonce une discrimination raciale dans le système, où ces populations sont coincées dans un système qui leur refuse les mêmes droits et libertés que les Canadiens.