Luc Privatte Noubissi, un homme de 31 ans originaire de Saint-Hubert, pourrait passer près de quatre ans en prison pour avoir transmis le VIH à sa partenaire à son insu. Reconnaissant sa culpabilité pour négligence criminelle ayant causé des blessures graves, il attend le jugement de la cour prévu en février prochain.
Malgré son diagnostic de VIH en 2014 et la nécessité de suivre un traitement médical, M. Noubissi a choisi de ne pas informer sa partenaire de sa séropositivité. Après plusieurs mois de relations non protégées, la victime a commencé à ressentir des symptômes graves et a été hospitalisée. C’est à ce moment qu’elle a appris être porteuse du VIH, un diagnostic qui a profondément bouleversé sa vie.
Au-delà des conséquences médicales, cette affaire met en lumière les tabous entourant le VIH. La victime a partagé dans une lettre à la cour son combat quotidien pour “rester en vie” grâce à un traitement antirétroviral et le poids du stigmate social. De son côté, M. Noubissi a minimisé son acte, refusant initialement toute responsabilité et conseillant à la victime de “tourner la page”.
Le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme, a requis une peine de 45 mois de détention, soulignant la gravité des faits et le risque de récidive. Il a également rappelé que le VIH, bien que médicalement contrôlable, reste une maladie lourde et socialement stigmatisante. Cette affaire pourrait influencer la sévérité des peines infligées pour de tels actes à l’avenir.
L’avocate de la défense, Me Chantal Bellavance, plaide pour une peine de deux ans de détention dans la collectivité, soutenue par les “remords” de son client, sa volonté de thérapie et son engagement envers une réinsertion sociale. Elle estime que cette approche serait plus constructive pour son réhabilitation.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte où les peines pour la transmission volontaire du VIH tendent à être sévères, comme le montre une récente affaire à Montréal ayant conduit à une peine de sept ans. Le jugement à venir de la juge Flavia K. Longo sera suivi de près, illustrant les enjeux médicaux, sociaux et juridiques liés à de tels actes.