En Centrafrique, quatre détenus du camp de Roux à Bangui ont récemment commencé une grève de la faim. Parmi eux se trouvent le consultant humanitaire belgo-portugais Joseph Figueira, le député d’opposition Dominique Yandocka, et les deux franco-algériens Osmani Samir Antonio et Bensalem Hacade. Ces prisonniers dénoncent ce qu’ils considèrent comme des détentions « injustes et illégales ».
Joseph Figueira, arrêté fin mai par des mercenaires de Wagner, a cessé de se nourrir, acceptant seulement de l’eau légèrement sucrée et du café depuis dimanche. Il est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État et d’espionnage en raison de ses échanges avec des cadres de groupes armés, notamment des membres de la communauté peule. Figueira, spécialisé dans les questions de transhumance et du monde pastoral, partage sa cellule avec Dominique Yandocka, arrêté pour complot en décembre dernier sans que son immunité parlementaire ait été levée.
Le camp de Roux, connu pour être une place forte des paramilitaires russes, est le lieu de détention de ces quatre hommes. Dominique Yandocka avait déjà jeûné plusieurs jours en mars, malgré des problèmes de santé. Les accusations portées contre lui reposent sur la flagrance, un point fortement contesté par ses avocats. Les franco-algériens Osmani Samir Antonio et Bensalem Hacade, arrêtés le 10 juin dernier, sont accusés de mercenariat et de possession d’armes de guerre.
Selon plusieurs sources, Osmani Samir Antonio et Bensalem Hacade seraient impliqués dans un différend d’affaires avec des personnalités influentes de Bangui, ce qui pourrait expliquer leur arrestation et les accusations portées contre eux. Leur grève de la faim reflète une tentative désespérée de protester contre des détentions qu’ils estiment arbitraires et motivées par des conflits personnels plutôt que des raisons juridiques valables.
La grève de la faim de Joseph Figueira a des implications internationales, étant donné son statut de consultant humanitaire belgo-portugais et l’implication de la représentation diplomatique belge dans ses conditions de détention. Cette situation souligne les tensions croissantes entre les acteurs internationaux et les autorités centrafricaines, particulièrement dans le contexte de l’implication des mercenaires russes de Wagner.
La grève de la faim de ces prisonniers pourrait attirer l’attention de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme. Les prochaines réactions des autorités centrafricaines et de la communauté internationale seront cruciales pour déterminer l’issue de cette protestation. Les détenus espèrent que leur action incitera à une réévaluation de leurs cas et à une remise en question des conditions de détention dans le camp de Roux.