L’ex-président de la Centrafrique, François Bozizé, actuellement exilé en Guinée-Bissau, a annoncé la révocation de son chef d’état-major, le Général Ali Darassa Mahamat. Cette décision intervient suite à l’annonce par ce dernier de la fin des hostilités et de sa volonté de dialoguer avec le gouvernement.
Dans un communiqué signé par Bozizé, plusieurs motifs sont avancés pour justifier cette révocation, parmi lesquels “une indiscipline notoire”, “l’insoumission à l’instance politique de la coalition” et des “conduite et actions opposées aux objectifs de la coalition”. Ali Darassa avait en effet déclaré mettre fin aux hostilités et se montrer ouvert à des pourparlers avec le gouvernement centrafricain, une position apparemment non partagée par Bozizé.
Ali Darassa dirigeait le plus puissant groupe armé rebelle en Centrafrique et son communiqué du 26 juillet, qui n’a circulé que le 4 août, faisait suite à un appel du président centrafricain Faustin Archange Touadéra. Ce dernier avait exhorté les rebelles à déposer les armes, offrant des garanties de réintégration dans l’armée et des opportunités politiques, y compris la possibilité de participer aux élections locales.
L’initiative d’Ali Darassa représentait un pas important vers la paix, la sécurité et la cohésion sociale en Centrafrique, un pays ravagé par une guerre civile depuis 2013. Cependant, la révocation de Darassa par Bozizé pourrait compliquer les efforts de paix et de réconciliation. Le gouvernement centrafricain devra désormais naviguer cette nouvelle complexité pour tenter de mettre fin aux violences.
Ali Darassa, visé par plusieurs condamnations et sanctions internationales, notamment de l’ONU, pour des crimes contre les civils et des trafics d’armes, pourrait voir sa situation se détériorer encore plus suite à cette révocation. Son avenir à la tête de la rébellion et ses perspectives de négociations avec le gouvernement sont désormais incertaines.
François Bozizé, âgé de 77 ans, a pris le pouvoir par un coup d’État en 2003 avant d’être renversé en 2013. Aujourd’hui, à la tête de la principale coalition rebelle, il vit en exil depuis mars 2023. Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a déclaré ne pas envisager son extradition, malgré un mandat d’arrêt international pour de possibles crimes contre l’humanité. Cette protection pourrait permettre à Bozizé de continuer à influencer la situation en Centrafrique depuis l’étranger.