Evgueni Prigojine, le fondateur du groupe Wagner, accuse la France de tentative d’assassinat contre un responsable des paramilitaires russes en Centrafrique. Selon l’agence de presse officielle TASS, Dmitri Siti aurait été gravement blessé vendredi 16 décembre après l’explosion d’un colis piégé. Colis qu’il aurait reçus au centre culturel russe de Bangui. Paris dément les accusations du groupe Wagner.
« Le chef de la Maison russe a reçu un colis anonyme. Il l’a ouvert et une explosion s’est produite », rapporte l’agence de presse russe TASS. Dmitri Siti, chef du centre culturel russe, dirigeant de la société minière Lobaye Invest et figure centrale du groupe Wagner en Centrafrique, a été hospitalisé, poursuit le communiqué, avec des « blessures sérieuses ».
Sur la messagerie Telegram, le fondateur du groupe paramilitaire russe, Evgueni Prigojine, n’a pas tardé à pointer du doigt la France. Selon l’oligarque proche de Vladimir Poutine, Dmitri Siti a réussi à dire avant de perdre conscience qu’il avait vu le message suivant : « C’est pour vous de la part de tous les Français, les Russes quitteront l’Afrique ». Evgueni Prigojine dit avoir « demandé au ministère russe des Affaires étrangères de lancer une procédure pour déclarer la France État parrain du terrorisme, ainsi qu’une enquête approfondie sur les méthodes terroristes de la France et de ses alliés occidentaux ».
L’attaque vise à « nuire » aux relations entre Moscou et Bangui, dit Moscou
L’attaque au colis piégé ayant blessé vendredi un représentant de la Russie en Centrafrique visait à « nuire » au développement des relations entre les deux pays, a accusé le ministère russe des Affaires étrangères.
« Nous condamnons fermement cet acte criminel qui a pour objectif (…) de nuire au développement des relations amicales entre nos deux pays », a-t-il indiqué dans un communiqué, sans désigner toutefois de commanditaire présumé.
Paris dément
La cheffe de la diplomatie française a démenti vendredi à l’AFP les accusations du chef du groupe paramilitaire russe Wagner, qui impute à Paris l’explosion d’un colis piégé ayant blessé un représentant russe à Bangui. « Cette information est fausse et c’est même un bon exemple de la propagande russe et de l’imagination fantaisiste qui caractérise parfois cette propagande », a déclaré Catherine Colonna à Rabat, où elle se trouvait en visite.
Ces faits et accusations n’ont pas pour le moment été confirmés de source extérieure. L’attentat supposé intervient au lendemain du départ des derniers soldats français de Centrafrique et alors que le président Touadéra participait à Washington au sommet États-Unis-Afrique.