À l’occasion du 64e anniversaire de l’indépendance de la République Centrafricaine, le président Faustin-Archange Touadéra a lancé un appel solennel pour mettre fin aux guerres fratricides qui continuent de déstabiliser le pays. Dans son discours à la nation, il a souligné l’importance de tourner la page des conflits et de se concentrer sur la reconstruction nationale.
Touadéra a rappelé que les valeurs fondamentales héritées du père fondateur, Barthélémy Boganda, telles que la paix, le travail, la dignité humaine et le développement, ont été négligées pendant des décennies. Selon lui, les guerres internes, motivées par des intérêts égoïstes, ont non seulement détruit le tissu social, mais ont aussi gravement entravé le développement économique et social du pays. Le président a insisté sur la nécessité de rompre avec ce cycle de mauvaise gouvernance pour permettre à la Centrafrique de se redresser.
Le contexte dans lequel s’inscrit cet appel est marqué par une instabilité chronique en Centrafrique, où les conflits armés ont fait rage pendant des années. Depuis l’indépendance en 1960, le pays a traversé plusieurs crises politiques et militaires, souvent exacerbées par des tensions ethniques et des luttes de pouvoir. Ces conflits ont gravement affaibli l’autorité de l’État et ont conduit à une situation humanitaire désastreuse.
Pour l’avenir, le président Touadéra a dévoilé une série de priorités visant à restaurer la paix et la sécurité en Centrafrique. Il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la sécurité, de restaurer l’autorité de l’État, de promouvoir l’État de droit et de mener une réconciliation nationale. Il a également souligné l’importance de lutter contre l’impunité et de garantir un accès équitable à l’éducation, à la santé, à l’électricité et aux infrastructures routières.
Touadéra a également tendu la main à ses opposants et aux groupes armés, les exhortant à déposer les armes et à s’engager dans un processus de paix durable. Cependant, cet appel n’a pas été bien accueilli par l’opposition, qui rejette la nouvelle Constitution adoptée en 2023. Celle-ci, selon eux, ne favorise pas le développement du pays et aggrave les divisions internes.
Enfin, le président a réaffirmé son engagement à lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, des maux qui, selon l’opposition, sont dénoncés depuis des années sans résultats concrets. Cette promesse, répétée depuis son arrivée au pouvoir en 2016, reste néanmoins un enjeu crucial pour l’avenir de la Centrafrique, un pays qui aspire à la paix et à la stabilité.