Les élections locales prévues en avril prochain en République centrafricaine ont été reportées à la fin du mois d’août 2025, a annoncé l’Autorité nationale centrafricaine des élections (ANE) lors d’un point de presse à Bangui. Le principal motif de ce report réside dans le retard accusé dans l’enregistrement des électeurs, notamment dans l’aire 2, une zone regroupant neuf des vingt préfectures du pays. Ce contretemps, qui concerne principalement les opérations de révision du fichier électoral, a conduit l’ANE à prendre cette décision stratégique.
Selon Sabine N’douté Tandos, vice-présidente de l’ANE, la zone concernée par ce retard est l’aire 2, qui englobe des localités cruciales pour le bon déroulement des élections locales. La révision des listes électorales y débutera le 11 mars et se poursuivra jusqu’au 24 mars 2025. L’ANE a insisté sur l’importance de la participation des populations locales à ce processus, afin de garantir une inscription complète et précise des électeurs. Ce déploiement de 1.500 agents formés, qui auront pour mission de mener à bien cette révision, doit permettre de pallier les déficits constatés dans l’aire 2.
Ce retard intervient dans un contexte où la Centrafrique cherche à stabiliser ses institutions démocratiques après plusieurs années de conflit. Le pays, encore marqué par des tensions internes, doit faire face à des défis logistiques majeurs pour organiser des élections transparentes et inclusives. Les élections locales sont considérées comme un test essentiel pour renforcer la gouvernance au niveau local et permettre une participation citoyenne plus active. Le report de ces élections locales s’inscrit dans une dynamique de préparation soignée, mais il souligne également les difficultés structurelles et la fragilité institutionnelle qui perdurent.
Ce report pourrait avoir des implications à la fois sur la crédibilité du processus électoral et sur l’engagement des citoyens envers les institutions démocratiques. Le défi est désormais de réussir une organisation sans faille d’ici la fin du mois d’août 2025. Pour éviter un nouvel échec logistique, l’ANE devra garantir une communication fluide avec les populations et s’assurer de la mobilisation effective des agents sur le terrain. La participation des citoyens, en particulier dans l’aire 2, sera déterminante pour éviter une nouvelle crise de légitimité et garantir des élections inclusives.
Du côté des populations concernées par cette révision des listes électorales, l’attente est grande, mais aussi teintée de scepticisme. Des habitants de l’aire 2 expriment leur frustration face à ces retards, craignant que cela ne perturbe davantage le bon déroulement des élections locales. “Nous espérons que cette fois-ci, l’inscription se fera dans de bonnes conditions”, déclare un habitant de la région. Des organisations de la société civile, quant à elles, insistent sur l’urgence d’assurer une communication efficace entre l’ANE et les électeurs, pour éviter toute confusion et garantir un accès équitable aux registres électoraux.
Le report des élections locales met en lumière des enjeux logistiques complexes, notamment dans les zones reculées du pays. L’ANE s’efforce de déployer ses agents dans des conditions difficiles, souvent en raison de l’insécurité et des infrastructures insuffisantes. Toutefois, les autorités électorales affirment qu’elles ont pris des mesures pour y remédier et garantir que tous les électeurs de l’aire 2 puissent se faire enregistrer. Si ces efforts sont fructueux, les élections locales pourraient marquer une avancée importante dans le renforcement de la démocratie en Centrafrique.