Le secteur public en Centrafrique est actuellement le théâtre de mouvements de grogne en raison des retards dans le versement des salaires. Récemment, des grèves ont éclaté à la mairie de Bangui et à l’office national des sports, signalant un problème qui affecte largement les employés de la fonction publique, en particulier ceux nommés par décret. Cette situation intervient alors que les salaires de sept ministères sont désormais pris en charge par la Banque mondiale. Le ministère de la Fonction publique, cependant, soutient que la situation est sous contrôle et est liée à la lutte contre les emplois fictifs au sein des administrations.
Les retards de salaires touchent divers acteurs du secteur public, de conseillers de l’Assemblée nationale aux cadres du programme de DDR nommés par décret présidentiel. Ces retards ont des conséquences financières graves pour de nombreuses familles et individus qui attendent leur rémunération depuis plusieurs mois.
Selon des spécialistes des finances publiques, les tensions de trésorerie s’aggravent, entraînant ces retards de paiement. Ils révèlent qu’une grande banque intervient pour décaisser directement les sommes manquantes, tandis que l’État s’endette davantage chaque mois auprès d’elle via des obligations. Cette situation fragilise la stabilité financière de l’État centrafricain.
Pour éviter une crise sociale imminente, la Banque mondiale a accepté de prendre en charge les salaires de sept ministères fournissant des services essentiels à la population, moyennant un coût substantiel. En contrepartie, elle exige un contrôle strict dans les administrations, expliquant ainsi certains retards de paiement. Le ministre de la Fonction publique, Marcel Djimasse, souligne que les décaissements sont effectués pour ceux qui ont réussi le contrôle, exhortant les 2 800 personnes en attente à se mettre à jour parmi les 21 200 personnels recensés.
Malgré les allégations de certains cadres administratifs selon lesquelles ils ont satisfait au contrôle, des retards de paiement persistent. Cette situation soulève des préoccupations quant à l’efficacité des procédures de contrôle et à la nécessité d’assurer un versement en temps opportun des salaires pour tous les fonctionnaires.