En Centrafrique, la décision d’interdire la vente de certains produits alimentaires par des vendeurs à la sauvette suscite de vives inquiétudes. Cette mesure, prise par le ministère du Commerce, vise à contrer la prolifération de produits avariés sur les marchés et dans les rues, une problématique devenue alarmante ces derniers mois.
Le gouvernement a pris cette décision pour protéger les consommateurs centrafricains contre les dangers des produits périmés. Ces derniers, souvent retirés des rayons des supermarchés, se retrouvaient vendus dans les rues à des prix attractifs par des jeunes commerçants. Le ministre du Commerce, Thierry Patrick Akoloza, a justifié cette mesure comme une réponse nécessaire pour endiguer la vente de ces produits dangereux pour la santé publique.
Depuis plusieurs mois, des scandales liés à la vente de produits avariés ont éclaté en République centrafricaine. Ces incidents, aggravés par l’absence de contrôles stricts dans certains magasins et supermarchés, ont provoqué une méfiance croissante parmi la population. Les consommateurs, préoccupés par leur santé, ont salué cette initiative du gouvernement, espérant une amélioration des conditions de vente et des normes de sécurité alimentaire.
Cependant, cette mesure a laissé de nombreux petits commerçants dans l’incertitude. Pour des milliers de vendeurs ambulants comme Herman, ce commerce représentait leur unique source de revenus. Désormais au chômage, ces commerçants expriment leur désarroi face à une décision qu’ils jugent brutale et sans alternatives viables. Ils reprochent au gouvernement de ne pas avoir prévu de solutions de remplacement ou d’accompagnement.
Pour assurer le respect de cette mesure, les autorités ont déployé des forces de sécurité dans les zones stratégiques de Bangui. Les vendeurs à la sauvette sont surveillés de près, empêchant la reprise de cette activité, autrefois omniprésente dans les rues de la capitale. Les produits interdits, tels que les yaourts, les jus en carton ou les conserves, sont particulièrement ciblés par ces contrôles.
Dans ce contexte difficile, les perspectives des petits commerçants centrafricains restent incertaines. Alors que le gouvernement semble déterminé à poursuivre cette lutte contre les produits périmés, les vendeurs ambulants demandent à être consultés pour élaborer des solutions alternatives. Certains espèrent que des aides ou des formations pourraient leur permettre de se réorienter vers d’autres secteurs économiques, mais aucune initiative concrète n’a encore été annoncée.