Alors que l’incertitude plane sur la tenue des élections locales prévues en 2025 en République centrafricaine, l’élection présidentielle, elle, semble en bonne voie pour décembre. Dans ce contexte, les appels à une nouvelle candidature du président Faustin-Archange Touadéra s’intensifient. Grâce à la nouvelle Constitution adoptée en 2023, le chef de l’État est désormais éligible à un troisième mandat, cette fois d’une durée de sept ans.
Le 30 décembre dernier, Thierry Kamach, ministre de l’Environnement et figure influente de la majorité, a annoncé le soutien de son parti, le Mouvement national des indépendants (Mouni), au candidat du Mouvement Cœurs Unis (MCU), la formation politique de Faustin-Archange Touadéra. Trois jours plus tard, lors des vœux adressés par les institutions et associations au président, des marques de soutien public et officiel ont conforté cette dynamique.
L’adoption de la nouvelle Constitution en 2023 constitue un tournant majeur pour Faustin-Archange Touadéra, qui a désormais les coudées franches pour briguer un mandat prolongé. Ce texte, adopté après un référendum controversé, lui permet de consolider son pouvoir dans un pays marqué par des défis politiques et économiques persistants, mais également par une instabilité chronique.
Lancée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Héritier Doneng, la coalition « Touadéra 2025 » s’organise activement pour assurer la réélection du président. En tête des initiatives figure une campagne de collecte de signatures destinée à appuyer une lettre ouverte appelant à reconduire Touadéra « à 99,9 % ». Cette mobilisation reflète une stratégie bien rodée visant à fédérer les soutiens en amont de l’échéance électorale.
Si les partisans de Touadéra saluent ses réalisations et plaident pour la continuité de son mandat, l’opposition, elle, dénonce une dérive autocratique et un verrouillage du jeu démocratique. Les tensions politiques autour de cette candidature pourraient marquer l’année 2025, dans un climat déjà fragile.
L’élection présidentielle de décembre 2025 s’annonce comme un moment charnière pour la République centrafricaine. Au-delà de la reconduction éventuelle de Faustin-Archange Touadéra, ce scrutin représente une opportunité cruciale pour renforcer les institutions démocratiques et stabiliser le pays, malgré les défis qui persistent.