Le 19 avril 2025, un cessez-le-feu crucial a été signé entre le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) et deux groupes rebelles, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) dirigée par Ali Darassa et les 3R de Sendé Bobo. Cet accord vise à réintégrer ces deux groupes dans le cadre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR) signé en 2019. Ce développement marque une avancée significative vers la paix dans un pays dévasté par des années de conflits armés.
Le général Henry Wanzet Linguissara, ministre conseiller à la présidence en matière de sécurité, a détaillé ce processus lors d’une conférence le 24 avril 2025. Selon lui, les négociations se sont intensifiées après que les deux leaders des groupes rebelles, Ali Darassa et Sendé Bobo, aient accepté de participer à un cessez-le-feu immédiat. Ces pourparlers se sont déroulés sous l’égide du Tchad, notamment grâce à l’intervention du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, qui a facilité le dialogue à Ndjamena. Les engagements pris par les deux groupes rebelles signalent leur volonté de réintégrer l’APPR et de contribuer à la réconciliation nationale.
L’UPC et les 3R, qui ont initialement signé l’APPR en 2019, s’étaient rebellés à nouveau en 2021, menaçant la stabilité du pays. Ces groupes, principalement composés de Peuls, ont été responsables de nombreux affrontements et violences, notamment dans les régions de l’ouest et du centre de la RCA. Le cessez-le-feu récemment signé constitue un tournant dans le processus de paix, mettant fin à plusieurs années de résistance armée et ouvrant la voie à un retour au dialogue.
Ce nouvel accord intervient dans un contexte où la RCA cherche à sortir d’un cycle de violences interethniques et politico-militaires. Depuis le début des conflits en 2013, le pays a vu plusieurs accords de paix échouer, notamment à cause du manque de confiance entre les acteurs politiques et les groupes armés. L’APPR, bien qu’initialement prometteur, avait perdu de sa force après la reprise des hostilités en 2021. Ce cessez-le-feu marque donc un espoir renouvelé, soutenu par la communauté internationale et les voisins régionaux.
Les perspectives de paix restent fragiles, et la mise en œuvre de l’accord sera surveillée de près. Le gouvernement centrafricain doit maintenant faire face au défi de la réintégration de ces groupes armés tout en assurant la stabilité dans les régions affectées par les conflits. Le rôle de médiation du Tchad et l’engagement des Nations Unies seront cruciaux pour la réussite de ce processus. Toutefois, les réticences de certains autres groupes rebelles et les tensions internes pourraient compliquer la consolidation de la paix à long terme.
Les négociations ont également révélé des divergences de points de vue parmi les différents acteurs politiques et armés en RCA. Les autorités centrafricaines se sont engagées à poursuivre les pourparlers avec les autres groupes rebelles, mais la situation reste volatile. Pour que cette paix durable se concrétise, il faudra une volonté politique forte de part et d’autre, ainsi qu’une mise en œuvre rigoureuse des engagements signés.