Un incendie d’origine électrique a frappé le lycée Barthélémy Boganda à Bangui, en République centrafricaine, ce mercredi 25 juin, en pleine session du baccalauréat. Une explosion liée à un transformateur de la compagnie nationale d’électricité (ENERCA) a semé la panique dans l’établissement, provoquant la mort d’au moins dix personnes et blessant des dizaines d’autres. Le drame s’est produit en plein après-midi, alors que les élèves composaient leurs épreuves dans des salles bondées.
Vers 14 heures, une forte détonation retentit. Le transformateur explose, déclenchant un incendie qui se propage rapidement. Les élèves, pris de panique, se précipitent hors des classes. Certains tombent, sont piétinés, ou sautent dans le vide depuis le premier étage. Le mouvement de foule provoque des blessures graves, notamment des fractures et des traumatismes crâniens. Les sapeurs-pompiers, la police et les secouristes arrivent rapidement sur place, mais peinent à organiser les secours dans une ambiance chaotique. Le bilan provisoire fait état d’environ 80 blessés, dont plusieurs dans un état critique.
Ce drame survient dans un contexte de fragilité chronique des infrastructures éducatives et électriques à Bangui. Le lycée Boganda, l’un des plus anciens établissements publics du pays, accueille chaque année des milliers de candidats au Bac, dans des conditions souvent dégradées. La vétusté du réseau électrique d’ENERCA, pointée à plusieurs reprises par la société civile, semble une nouvelle fois à l’origine d’une tragédie évitable. Aucun dispositif d’urgence n’avait été prévu en cas d’incident durant cette période cruciale.
Au-delà du drame humain, la catastrophe pose la question du maintien des épreuves du Bac dans des conditions sécurisées. Aucune décision officielle n’a encore été prise quant à la suspension ou la reprise des examens pour les élèves concernés. Le ministère de l’Éducation nationale, silencieux jusqu’à présent, est sous pression pour fournir des réponses claires. Les familles exigent une enquête sérieuse, et des mesures immédiates pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
Si une enquête a été ouverte pour déterminer les causes précises de l’explosion, les premières déclarations officieuses évoquent un court-circuit lié à un transformateur mal entretenu. Pour les familles des victimes, cela traduit un abandon des écoles publiques, sacrifiées depuis des années sur l’autel de l’austérité. Des témoignages recueillis sur place pointent aussi des retards dans l’intervention des secours, et un manque cruel de personnel médical dans les hôpitaux d’accueil.
Cet incendie tragique agit comme un révélateur brutal des failles du système éducatif centrafricain. Faute d’investissements durables, les établissements peinent à offrir un minimum de sécurité aux élèves. Au lycée Boganda, comme dans d’autres lycées publics du pays, les infrastructures vétustes cohabitent avec une absence quasi totale de protocoles d’urgence. À quelques semaines de la fin de l’année scolaire, cette tragédie pourrait bien ouvrir un nouveau cycle de mobilisation sociale autour des conditions d’étude dans le pays.