Les représentants de 53 pays africains, de la Chine et de la Commission de l’Union africaine se sont réunis le 12 juin à Changsha, en Chine, pour faire le point sur l’avancement des engagements pris lors du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). L’objectif affiché : traduire en actes concrets les dix actions de partenariat annoncées par Pékin en 2023 pour soutenir la modernisation de l’Afrique.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue congolais Jean-Claude Gakosso ont relayé les messages des présidents Xi Jinping et Denis Sassou-Nguesso. Pékin a réaffirmé son ambition de bâtir avec l’Afrique une « communauté d’avenir partagé » à travers un renforcement de la coopération économique, une ouverture accrue de ses marchés et un soutien politique dans les instances internationales. Côté africain, les États ont exprimé leur volonté de mettre en œuvre la Vision 2035 pour structurer un développement commun à long terme.
Lancé en 2000, le FCSA est devenu le principal cadre de coopération entre la Chine et l’Afrique. En 25 ans, les relations bilatérales ont connu une forte intensification, avec des investissements massifs dans les infrastructures, l’énergie, l’éducation et la santé. Le Sommet de Beijing en 2023 a marqué un tournant en axant les échanges sur la « modernisation » des pays africains, notamment à travers le transfert de technologies, l’industrialisation et le développement durable.
Dans un contexte international incertain, dominé par les tensions géopolitiques et le recul du multilatéralisme, les deux parties affirment vouloir renforcer leur autonomie stratégique. Pékin et ses partenaires africains entendent défendre ensemble les intérêts du Sud global, soutenir un ordre international plus équitable et plaider pour un commerce libre de barrières et de sanctions unilatérales, jugées injustes.
La réunion ministérielle s’est conclue par l’adoption de la Déclaration de Changsha, un document qui réaffirme les principes de solidarité, de coopération et de respect mutuel entre la Chine et les pays africains. Ce texte met en avant l’engagement des deux blocs à poursuivre le dialogue politique, à approfondir les partenariats économiques et à porter la voix du Sud dans les enceintes internationales.
Derrière les discours et les déclarations, une question persiste : la coopération sino-africaine permet-elle réellement une transformation structurelle des économies africaines ? Si la Chine offre une alternative aux anciens partenaires traditionnels, plusieurs critiques émergent concernant la durabilité de certains projets, l’endettement ou encore l’impact environnemental. Pour que cette alliance soit bénéfique aux deux parties, elle devra évoluer vers une relation plus équilibrée, fondée sur des intérêts convergents et un respect mutuel accru.