En République Démocratique du Congo, une comparution exceptionnelle a lieu devant l’auditorat militaire de la garnison de Goma, au Nord-Kivu. Cette audience implique 140 individus, principalement membres d’une secte mystico-religieuse, qui avaient récemment annoncé une manifestation demandant le retrait de la Monusco, de la Force est-africaine et des ONG internationales dans la région.
La plupart des prévenus sont des jeunes hommes et femmes, âgés de 16 ans à une cinquantaine d’années. Leur leader, le pasteur Ephraïm Bisimwa, est à la tête de la secte dénommée “Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations,” communément appelée les Wazalendo, ce qui signifie “Patriotes” en kiswahili.
Ce procès survient dans un contexte où la question du retrait de la Monusco est au cœur des préoccupations de la population congolaise, un sujet qui avait déjà été évoqué par l’ancien président Joseph Kabila et son successeur, Félix Tshisekedi. L’un des avocats de la défense insiste sur le fait que ces jeunes ne sont ni des drogués ni des perturbateurs, tout en espérant que le ministère public clarifiera les circonstances de la répression violente contre la secte, qui précéda la manifestation.
Le porte-parole du gouvernement provincial du Nord-Kivu a suggéré que ces jeunes auraient été manipulés, drogués et incités par des motivations financières à semer l’insécurité. Selon des sources judiciaires, ce procès marque la première étape dans une série d’enquêtes visant à établir les responsabilités dans la récente tragédie de Goma. Le tribunal espère que la phase d’identification des prévenus se conclura ce mardi 5 septembre, et qu’il pourra bientôt se pencher sur le fond du dossier, afin de faire la lumière sur cette affaire complexe et troublante.