Dans une révélation troublante issue d’un document interne de l’ONU, il est rapporté que des éléments de l’armée rwandaise, soutenant la rébellion du M23 dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), ont fait usage d’au moins un missile sol-air. Cet acte d’agression, visant un drone d’observation des Nations Unies sans toutefois l’atteindre, soulève des inquiétudes quant à une nouvelle escalade dans le conflit qui sévit dans la région.
Le missile, identifié comme provenant des Forces de Défense Rwandaise (RDF), a été lancé depuis un véhicule blindé situé dans une zone contrôlée par le M23, le mercredi 7 février dernier. Des renseignements extérieurs, notamment français, confirment l’origine rwandaise du matériel militaire impliqué, un véhicule blindé de type WZ551 équipé d’un système de missile sol-air. Cette information est appuyée par des photographies aériennes, témoignant de la présence et de l’activation du système de lancement depuis le territoire contrôlé par les rebelles.
Cette escalade survient dans un contexte déjà tendu, marqué par un conflit qui dure depuis fin 2021 entre la rébellion du M23, soutenue par des éléments de l’armée rwandaise, et les forces armées congolaises, épaulées par des groupes armés locaux et des sociétés militaires internationales. Cette situation complexe est exacerbée par des accusations mutuelles d’agressions et de soutiens extérieurs, dans une région déjà fragilisée par des décennies de tensions.
L’usage d’un missile sol-air par l’armée rwandaise, en appui au M23, représente une escalade significative dans le niveau de militarisation du conflit. La Monusco souligne l’absence antérieure de capacités similaires parmi les groupes armés locaux, ce qui marque une intensification des moyens conventionnels engagés. Cette évolution pose un risque accru pour la sécurité des opérations aériennes dans la région, tant pour les missions onusiennes que pour les forces gouvernementales de la RDC, et met en lumière l’urgence d’une réponse internationale coordonnée pour prévenir une détérioration plus profonde de la situation sécuritaire.
Un Silence Troublant
Jusqu’à présent, ni l’ONU ni les autorités congolaises n’ont officiellement commenté cet incident, ce qui soulève des questions sur les implications politiques et les répercussions possibles de cette révélation sur les relations internationales dans la région. Cette discrétion pourrait refléter la complexité des enjeux diplomatiques en jeu et la recherche d’une stratégie pour adresser ce nouveau développement sans exacerber les tensions.
La mise en lumière de cet incident par le document de l’ONU appelle à une réévaluation de la stratégie régionale et internationale face à l’escalade du conflit au Nord-Kivu. La nécessité d’une diplomatie active et d’un engagement renforcé pour la paix se fait pressante, dans le but de désamorcer la situation et de prévenir une extension du conflit qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.