À la veille du 65e anniversaire de l’indépendance du Congo-Brazzaville, le président Denis Sassou-Nguesso a mis en garde contre une paix « dangereusement menacée » par un environnement international instable. Dans son allocution du 14 août, il a souligné que la multiplication des conflits armés dans le monde aggrave les difficultés économiques du pays et compromet le bien-être de la population.
Dans ce discours radiotélévisé, le chef de l’État a plaidé pour une « vivification du panafricanisme » et rejeté ce qu’il appelle les « égoïsmes sclérosants ». Selon lui, aucun pays africain ne peut atteindre seul la prospérité en se repliant sur des « souverainetés étroites ». Il a rappelé que l’intégration régionale et le « mieux vivre ensemble » constituent le socle de la devise nationale : unité, travail, progrès.
Le message présidentiel s’inscrit dans un contexte mondial marqué par la résurgence des conflits armés, dont les effets indirects se font sentir en Afrique centrale. Pour le Congo, déjà affaibli par une crise économique persistante, cette instabilité extérieure limite les marges de manœuvre pour relancer la croissance. Sassou-Nguesso estime que la conjoncture internationale rend plus complexe la sortie de cette crise qui pèse sur la vie quotidienne des Congolais.
Le président a reconnu que les difficultés économiques, qualifiées de « lancinantes », sont amplifiées par les tensions géopolitiques. La dépendance du Congo aux exportations de pétrole, combinée à des contraintes budgétaires, accroît la vulnérabilité du pays face aux chocs extérieurs. La relance économique passe, selon lui, par une coopération renforcée avec les autres États africains et par une stabilité régionale durable.
Cette intervention intervient à moins d’un an et demi de la présidentielle prévue en 2026. Le 12 août, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a publiquement soutenu la candidature de Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis 1997. Si le président ne s’est pas prononcé sur sa participation, son discours a été perçu comme un message d’affirmation politique à l’approche de cette échéance.
Au-delà du rappel des défis internationaux et économiques, le discours visait également à mobiliser l’opinion nationale autour d’une vision panafricaniste. Dans un contexte régional tendu, Sassou-Nguesso semble vouloir se positionner comme défenseur d’une Afrique unie et intégrée, capable de résister aux pressions extérieures et de bâtir un développement endogène.