Glencore, l’un des plus grands groupes miniers mondiaux, se retire officiellement du projet de minerai de fer Zanaga en République du Congo, d’une valeur nette estimée à 5,7 milliards de dollars. La décision a été actée avec la résiliation de l’accord entre Glencore et la Zanaga Iron Ore Company (ZIOC), qui gère le projet. Cette décision marque la fin de plusieurs années de participation de Glencore dans ce projet stratégique, et son retrait est désormais total, avec la vente de sa participation de 43 % dans ZIOC.
En 2022, Glencore avait déjà amorcé son désengagement du projet en convertissant ses intérêts dans Zanaga en une participation dans ZIOC, la société gestionnaire du projet. La mise à jour publiée par ZIOC le 3 mars 2025 indique que, dans le cadre d’une levée de fonds en cours, la société rachètera la part restante de Glencore pour un montant de 15 millions de dollars. En parallèle, l’accord permettant à Glencore d’acheter une part de la future production de Zanaga est également annulé. Cette décision soulève des interrogations sur les motivations de Glencore, qui n’a pas précisé les raisons de son désengagement.
#ZIOC is pleased to announce an equity fundraise for gross proceeds of US$21.5 million, with potential to upsize to US$23.0 million, conducted by way of subscriptions to a group of high-profile investors with significant mining industry and project development expertise, and… pic.twitter.com/lc9oZ7SnGK
— Zanaga Iron Ore (@Zanaga_Iron_Ore) March 3, 2025
Le projet Zanaga, l’un des plus grands gisements de minerai de fer en Afrique, représente une ressource minière stratégique pour le Congo. Il est prévu qu’une première phase de production, estimée à 12 millions de tonnes de minerai de fer par an, nécessite un investissement initial de 2,2 milliards de dollars. La seconde phase pourrait porter la production à 30 millions de tonnes annuelles, nécessitant un investissement supplémentaire de 2,5 milliards de dollars. Cependant, en raison de l’incertitude autour du financement et du retrait de Glencore, ZIOC devra désormais compter sur de nouveaux investisseurs pour faire avancer ce projet d’envergure.
Le retrait de Glencore soulève des questions sur l’avenir du projet Zanaga. Tandis que ZIOC parvient à attirer de nouveaux investisseurs, tels que le consortium Greymont Bay et l’homme d’affaires Gagan Gupta, le projet reste confronté à des défis majeurs. Le financement nécessaire pour atteindre la capacité de production de 30 millions de tonnes par an demeure un obstacle de taille. ZIOC devra réussir à convaincre d’autres acteurs financiers de s’engager dans ce projet minier coûteux, dans un contexte mondial marqué par des fluctuations des prix des matières premières et des incertitudes géopolitiques.
Following this morning’s fundraising announcement, #ZIOC is now backed by a highly successful and experienced investor base. Learn more about some of the key investors here ⤵ pic.twitter.com/hrYNlkCRlZ
— Zanaga Iron Ore (@Zanaga_Iron_Ore) March 3, 2025
Le retrait de Glencore pourrait avoir des répercussions au-delà du projet Zanaga. Ce désengagement fait écho à une tendance plus large dans l’industrie minière, où de grandes entreprises réévaluent leurs investissements en Afrique en raison des risques politiques et économiques. Néanmoins, pour les acteurs locaux, le projet Zanaga demeure une opportunité stratégique de renforcer l’industrie minière congolaise et d’augmenter les exportations de minerai de fer. Le rôle de nouveaux investisseurs pourrait être déterminant dans l’avenir du projet et dans la dynamique économique de la région.
L’arrivée de nouveaux investisseurs comme Greymont Bay et Gagan Gupta pourrait insuffler un nouveau dynamisme au projet. Gagan Gupta, par ailleurs, est également à la tête d’Arise, un groupe qui développe des zones économiques spéciales en Afrique, dont celle de Pointe-Noire, un point stratégique au Congo. Cette dynamique pourrait transformer le projet Zanaga en un moteur de développement économique pour la région, malgré les défis financiers et logistiques persistants. Toutefois, le futur du projet reste incertain sans le soutien d’un acteur aussi majeur que Glencore, dont la participation avait rassuré les investisseurs en 2022.