Le président ivoirien Alassane Ouattara a quitté Abidjan le 13 août 2025 pour un séjour en France. Ce déplacement intervient à l’ouverture des vacances gouvernementales et à un peu plus de deux mois de la présidentielle prévue le 25 octobre. À l’aéroport, il était accompagné du Premier ministre Robert Mambé et de son directeur de cabinet Fidèle Sarassoro.
Désigné par le RHDP, son parti, comme candidat à la présidentielle, Ouattara brigue un nouveau mandat. L’opposition y voit un quatrième mandat jugé anticonstitutionnel et dénonce un passage en force. Le chef de l’État reste, pour ses soutiens, le garant de la stabilité du pays, mais ses adversaires l’accusent de verrouiller le processus électoral à son avantage.
La période de parrainage citoyen, condition préalable à la validation des candidatures, a démarré le 1er juillet et doit s’achever le 26 août. Ce mécanisme est censé renforcer la légitimité des candidats, mais il se déroule dans un contexte marqué par l’exclusion de figures majeures : Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, toujours radiés de la liste électorale, ainsi que Guillaume Soro et Charles Blé Goudé.
Depuis plusieurs mois, les principaux partis d’opposition réclament le rétablissement sur la liste électorale de ces personnalités, invoquant le droit à la participation politique et l’équité du scrutin. Le refus des autorités alimente les accusations de dérive autoritaire et risque d’augmenter le risque de boycott ou de tensions post-électorales.
L’histoire récente de la Côte d’Ivoire rappelle que les exclusions électorales et les contestations des résultats peuvent dégénérer en violences. La présidentielle de 2010, qui avait opposé Ouattara à Gbagbo, s’était soldée par une crise meurtrière. Aujourd’hui, le pays reste polarisé entre partisans du pouvoir et opposants, sans véritable consensus sur les règles du jeu.
Ce séjour en France, présenté comme privé ou diplomatique selon les sources, intervient dans un moment stratégique. Il pourrait être l’occasion pour Ouattara de renforcer ses soutiens internationaux, mais aussi de préparer sa campagne loin de l’agitation politique intérieure. Dans un contexte où chaque geste est scruté, ce voyage risque d’être interprété comme un signal politique, voire comme un repositionnement tactique avant l’échéance d’octobre.