Plusieurs proches de Guillaume Soro sont jugés cette semaine à la cour d’appel d’Abidjan, pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État » lors du retour avorté de leur mentor en Côte d’Ivoire, en 2019. Guillaume Soro avait été condamné par contumace à la perpétuité en 2021, et ses proches et collaborateurs jusqu’à 20 ans de prison. Les accusés ont déjà été entendus ces derniers jours, c’était aujourd’hui le tour du réquisitoire et des plaidoiries.
Les avocats des parties civiles, représentant l’État de Côte d’Ivoire, ont été les premiers à prendre la parole. Ils ont rappelé la longue liste d’accusations retenues en première instance contre Guillaume Soro et ses proches, accusés d’avoir « porté atteinte à la sûreté de l’État et à l’intégrité du territoire », d’avoir « mené une campagne de dénigrement » avec ses « discours enflammés » et d’avoir fait acheminer des armes, par le commandant Jean-Baptiste Kassé vers sa résidence d’Assinie.
Le tout faisait partie, selon eux, d’un « complot méthodiquement organisé ». Qualifiant l’opposant de « fils indigne qui a trahi son père », ils ont appelé la Cour à confirmer une « peine exemplaire », et même à augmenter le montant des dommages et intérêts.
Les plaidoiries des avocats de la défense étaient plus morcelées, chacun défendant ses propres accusés. Les premiers représentaient l’ancien conseiller de Guillaume Soro, Félicien Sekongo, qui avait écopé en 2021 de l’une des peines les plus légères, 17 mois de prison, et s’en est depuis désolidarisé. Ils ont plaidé l’innocence de leur client. Ce procès, ont-ils dit, est « à la croisée de la politique et du droit ».
Les plaidoiries de la défense se poursuivaient en début de soirée. La Cour devra ensuite se réunir pour délibérer, avant de donner son verdict définitif.