Après une journée de troubles à Ouagadougou, des militaires ont annoncé vendredi soir le renversement du lieutenant-colonel Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier. Il paie son échec à enrayer la violence terroriste.
Il sera resté à peine neuf mois à la tête du Burkina Faso. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier, a été démis de ses fonctions vendredi soir par des militaires. Epilogue d’une journée émaillée de tirs, de barrages militaires et d’incertitude.
Peu avant 20 heures heure locale (22 heures à Paris), une quinzaine de soldats en treillis, et pour certains encagoulés, sont apparus sur le plateau de télévision nationale. «Le lieutenant-colonel Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration» (MPSR, organe dirigeant de la junte), ont-ils déclaré dans un communiqué lu par l’un d’eux.
Le nouvel homme fort du pays, désigné président du MPSR, est désormais le capitaine Ibrahim Traoré, a-t-il ajouté. Les putschistes ont invoqué «la dégradation continue de la situation sécuritaire» dans le pays, miné par de sanglantes attaques terroristes, qui se sont multipliées ces derniers mois, actant l’échec de la junte à enrayer la spirale de violence.
Dans leur communiqué, les militaires mutins ont également annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes du Burkina Faso à partir de minuit, ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée législative de transition. Un couvre-feu de 21h à 05h du matin est aussi mis en place.
Libération