Le président de la Transition du Tchad, Mahamad Idriss Déby, s’est vu attribuer un rôle clé dans la résolution de la crise politique au Niger. À l’issue du sommet spécial de la CEDEAO qui s’est tenu à Abuja, au Nigeria, le dimanche 30 juillet, il a été désigné en tant qu’émissaire des chefs d’État de la CEDEAO pour rencontrer les mutins nigériens. Cette décision a pris de nombreux observateurs par surprise, mais elle reflète la confiance placée en lui par les dirigeants de la région.
Mahamat Idriss Déby aura pour tâche de transmettre un message de fermeté de la part de la CEDEAO aux militaires nigériens. Ce message inclut un ultimatum d’une semaine pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. La CEDEAO a clairement signifié qu’elle n’hésiterait pas à recourir à la force si nécessaire pour rétablir l’ordre constitutionnel. Dans ce contexte, une réunion urgente des chefs d’état-major de la CEDEAO est prévue afin de proposer rapidement un plan d’action.
Le rôle inattendu de Mahamat Idriss Déby à Niamey
La présence de Mahamat Idriss Déby au sommet spécial de la CEDEAO à Abuja a suscité des interrogations, mais il est ressorti de cette réunion avec une mission diplomatique cruciale. En tant qu’émissaire auprès des mutins nigériens rassemblés sous le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), il représente la volonté de la CEDEAO de trouver une issue pacifique à la situation au Niger. Peu après la fin du sommet, le président tchadien s’est immédiatement rendu à Niamey, où il a été accueilli par des responsables du CNSP.
La fermeté de la CEDEAO face au coup d’État
Mahamat Idriss Déby portera le message fort de la CEDEAO, qui exige le rétablissement sans délai du président Mohamed Bazoum dans ses fonctions légitimes. La CEDEAO a clairement indiqué qu’elle était prête à prendre des mesures fermes pour rétablir l’ordre constitutionnel, y compris le recours à la force si nécessaire. La convocation urgente des chefs d’état-major de la CEDEAO pour élaborer un plan d’action rapide témoigne de l’engagement de l’organisation régionale à restaurer la stabilité au Niger.
Des mesures économiques conséquentes
En plus de l’ultimatum donné aux putschistes, la CEDEAO a décidé de prendre des mesures économiques fortes pour sanctionner le coup d’État au Niger. La fermeture des frontières et la suspension des vols vers le pays visent à isoler les auteurs du coup d’État. Les transactions commerciales et énergétiques avec le Niger sont également gelées, et des avoirs bancaires ont été gelés. Ces sanctions économiques visent à accentuer la pression sur les instigateurs du coup d’État et à rétablir rapidement l’ordre constitutionnel dans le pays.