Avec la sortie des Mamelodi Sundowns d’Afrique du Sud, tenus en échec par Fluminense (0-0) le 25 juin à Miami, l’aventure africaine au Mondial des clubs 2025 s’est achevée sans éclat. Aucun des quatre représentants du continent n’a franchi le cap de la phase de groupes, mettant en lumière le fossé qui persiste face aux clubs d’Europe et d’Amérique du Sud.
Malgré l’échec sportif, les clubs africains repartent avec une enveloppe exceptionnelle : 9,55 millions de dollars garantis à chacun en frais de participation, sans compter les primes additionnelles. Une victoire en phase de groupes rapportait 2 millions, un match nul 1 million, et une qualification pour les phases finales offrait un bonus de 7,5 millions. Ces montants, sans précédent pour des clubs habitués à des budgets limités, dépassent largement les dotations de la Ligue des champions CAF, où le vainqueur ne touche “que” 4 millions.
Ce nouveau format du Mondial des clubs, élargi et dopé par la FIFA à coups de milliards de dollars (1 milliard au total), ambitionne de rivaliser avec la Ligue des champions européenne en visibilité et en revenus. Pour les clubs africains, souvent pénalisés par des infrastructures fragiles et un manque d’expérience internationale, cette exposition est à double tranchant : elle révèle autant leurs limites que leur potentiel économique.
Si les gains peuvent renforcer les structures, recruter ou moderniser les académies, ils ne suffisent pas à combler le retard sportif. La sortie précoce des mastodontes continentaux comme Al Ahly, l’Espérance ou le Wydad, témoigne d’un déficit de compétitivité. Les Sundowns, derniers à quitter la compétition, ont montré plus de résistance, mais sans réussir à imposer un style capable de déranger les cadors mondiaux.
Pour les dirigeants africains, cette dotation constitue une rare opportunité de bâtir à long terme. Encore faut-il que les sommes ne soient pas dilapidées. La transparence dans l’utilisation des fonds, la formation des jeunes, la stabilité des staffs techniques et la professionnalisation des structures doivent devenir des priorités. Faute de quoi, cette aubaine restera une parenthèse dorée sans lendemain.
L’expérience 2025 rappelle que l’argent ne remplace pas le jeu. Dans un tournoi pensé pour le spectacle mondial, les clubs africains ont manqué de mordant, d’ambition tactique et de rigueur défensive. Face à Chelsea, Porto ou Fluminense, ils ont subi plus qu’ils n’ont proposé. Pour espérer mieux, le continent devra revoir en profondeur sa manière de préparer ces rendez-vous, en privilégiant la qualité du jeu autant que la quête de gains.