La présidente de l’Assemblée nationale de Madagascar, Christine Razanamahasoa, a formellement demandé la suspension du processus électoral à moins d’une semaine du premier tour de la présidentielle. Cette annonce cruciale est survenue après une semaine de fortes tensions et de violences envers les manifestants de l’opposition.
Dans une déclaration faite ce jeudi soir et en concertation avec le conseil œcuménique des Églises chrétiennes (FFKM), Christine Razanamahasoa a explicitement appelé à la suspension de l’élection présidentielle prévue le 16 novembre prochain, ainsi que la suspension de la campagne électorale et de toutes les manifestations publiques. Cette démarche vise à faciliter un dialogue authentique et à rechercher une solution consensuelle.
Cette demande significative s’inscrit dans le contexte d’une semaine marquée par des tensions et des violences, aboutissant à la demande d’annulation de l’élection signée par près de 60 organisations de la société civile et de syndicats. Il est devenu clair pour ces groupes que les élections actuelles ne sont ni libres, ni transparentes, ni acceptées par tous.
La déclaration de Christine Razanamahasoa représente un nouveau tournant dans sa relation avec le parti majoritaire IRD. Cette prise de position survient après une série d’événements tendus, marquée notamment par la motion de censure contre le gouvernement Ntsay en décembre dernier. Le collectif des 10 candidats, refusant d’entrer en campagne, se trouve en accord avec cette décision, estimant que les conditions nécessaires pour une élection démocratique ne sont pas réunies.
La décision de la présidente de la chambre basse de demander la suspension de l’élection présidentielle soulève des questions sur son impact réel, étant donné que la suspension d’une élection présidentielle n’est pas prévue par la loi malgache. Pour être mise en œuvre, cette demande devra obtenir l’accord du gouvernement. Notons que le mois dernier, le gouvernement avait accepté, sous l’ordre de la HCC, le report d’une semaine du premier tour de l’élection. Christine Razanamahasoa a également invité tous les acteurs électoraux à une rencontre demain à 9h à l’Assemblée nationale.