Félix Tshisekedi s’est rendu à Luanda ce mardi 18 février dans le but affiché de consolider un soutien stratégique auprès de son homologue angolais, João Lourenço, alors président en exercice de l’Union africaine. Cette visite intervient dans un contexte de tension aiguë après la chute de Bukavu, désormais occupée par le groupe M23 soutenu par le Rwanda.
Au cours de cet entretien, les deux chefs d’État ont abordé la progression des actions du M23 en particulier dans la province du Sud-Kivu. Les discussions se sont concentrées sur la mise en œuvre de mesures bilatérales et régionales pour faire face à la situation, même si, à ce stade, aucun changement significatif n’a été constaté sur le terrain diplomatique.
La rencontre survient trois jours après la prise de contrôle de Bukavu par le groupe rebelle, un événement qui accentue la fragilité de la sécurité en République démocratique du Congo. Par ailleurs, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, réuni à Addis-Abeba, avait recommandé le dialogue plutôt que la solution militaire, dans un contexte où les tensions régionales s’exacerbent. Ce contexte complexe a d’ailleurs conduit à des approches divergentes entre les parties prenantes, l’Angola prônant la reprise des négociations.
Dans les semaines à venir, la relance du processus de Luanda, intégrant directement Kigali, semble être le principal axe de la stratégie congolais. Tandis que l’Angola continue d’appuyer l’idée d’un dialogue inclusif, Félix Tshisekedi se montre ferme dans son refus de toute négociation directe avec le M23, posant ainsi les jalons d’un avenir diplomatique incertain pour la région.
Plusieurs sources, proches des instances diplomatiques, indiquent que la démarche angolaise vise à renforcer une coalition régionale pour désamorcer les tensions. Des analystes estiment que l’insistance du président Tshisekedi sur la relance du processus de Luanda, en dépit des appels au dialogue, pourrait compliquer la coordination nécessaire pour une résolution pacifique du conflit.
L’ensemble de ces démarches s’inscrit dans une stratégie plus large de désescalade, observée de près par la communauté internationale. Alors que certains experts saluent l’initiative angolaise comme un facteur stabilisateur, d’autres craignent que les divergences de méthode entre les acteurs régionaux n’aggravent encore la situation, accentuant ainsi la complexité d’un conflit aux ramifications multiples.