Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence pour examiner la situation critique dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où les autorités congolaises dénoncent une “déclaration de guerre” émanant du Rwanda. Cette réunion intervient alors que des troupes rwandaises auraient franchi la frontière, accentuant les tensions déjà vives dans la région du Nord-Kivu.
Lors de cette session extraordinaire, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a vivement condamné ce qu’elle a décrit comme une agression directe du Rwanda. Selon ses propos, des troupes rwandaises auraient pénétré sur le territoire congolais en pleine journée, une violation flagrante de la souveraineté nationale. Mme Wagner a qualifié ces actes de “déclaration de guerre ouverte”, déplorant l’inaction de la communauté internationale face à cette escalade.
La région de l’est de la RDC est le théâtre de conflits récurrents depuis des décennies, alimentés par des luttes pour le contrôle des ressources naturelles et des tensions ethniques. Le groupe rebelle M23, soutenu selon Kinshasa par Kigali, joue un rôle central dans cette crise. Cette situation s’inscrit dans une longue histoire de rivalités transfrontalières, exacerbées par l’instabilité politique et les ingérences étrangères.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à un retrait immédiat des troupes rwandaises et à la fin du soutien militaire au M23. Par ailleurs, Moscou a exprimé son inquiétude concernant l’utilisation d’armes lourdes à proximité des zones civiles. La Russie a également fermement condamné les attaques contre les Casques bleus de la MONUSCO, soulignant l’urgence d’une solution pacifique.
Le gouvernement congolais a vivement réagi à la position de l’Union africaine (UA), qui a qualifié le M23 de “force politico-militaire”. Kinshasa rejette cette désignation, affirmant que le M23 est un “groupe terroriste” soutenu par le Rwanda dans le but de piller les ressources naturelles de l’Est du pays. Cette prise de position de l’UA est perçue comme une tentative de légitimation du groupe armé, une position inacceptable pour les autorités congolaises.
Les attaques récentes ont coûté la vie à trois Casques bleus, suscitant l’indignation internationale. Le soutien militaire présumé du Rwanda au M23 pourrait entraîner de nouvelles sanctions, tandis que les appels à un dialogue régional se multiplient. Les habitants du Nord-Kivu, eux, continuent de payer le prix de cette instabilité, dans l’attente de mesures concrètes pour restaurer la paix.