Suite à la prise du pouvoir par la junte du général Tiani au Niger, l’approvisionnement en uranium, indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires françaises, devient un sujet de préoccupation majeur pour Paris. Les manifestations du 30 juillet devant l’ambassade à Niamey ont suscité une réaction sans équivoque du président Emmanuel Macron. Celui-ci a déclaré qu’il n’accepterait aucune atteinte à son pays et à ses intérêts, et que toute agression envers les ressortissants, l’armée, les diplomates ou les entreprises françaises serait vigoureusement contrée.
La dépendance nucléaire de la France
Outre les 1 500 militaires et les 500 à 600 ressortissants français présents au Niger, c’est la multinationale Orano, détenue à 45 % par l’État français, qui importe l’uranium naturel du désert nigérien. Cette ressource est vitale pour les centrales nucléaires hexagonales. La France est le premier producteur et consommateur d’électricité d’origine nucléaire, disposant d’un parc de 56 réacteurs répartis sur tout le territoire. Bien que le groupe énergétique français EDF refuse de divulguer les chiffres de son approvisionnement, il affirme ne dépendre d’aucun site, société ou pays en particulier. Néanmoins, les importations d’uranium nigérien couvriraient entre 10 et 15 % des besoins de la France, poussant EDF à maximiser la diversification de ses sources et fournisseurs pour garantir la sécurité de ses approvisionnements.
Vigilance et continuité des activités
Malgré les inquiétudes liées au coup d’État contre Mohamed Bazoum, les centrales nucléaires françaises semblent pour l’instant à l’abri des conséquences de la situation sécuritaire au Niger. Orano, chargée d’exploiter l’uranium dans le désert nigérien, maintient ses activités au siège à Niamey ainsi que sur les sites d’Arlit et d’Akokan. Présente depuis 50 ans au Niger à travers les sociétés Cominak, Somaïr et Imouraren, la multinationale a annoncé une réorganisation adaptée au contexte actuel, renforçant la vigilance pour assurer la sécurité de ses collaborateurs et de ses sites.