Le groupe nigérian Dangote Sugar Refinery (DSR) a reçu le feu vert des autorités ghanéennes pour installer une usine ultramoderne dans la région de Bono, marquant une avancée significative dans son plan d’expansion régionale. Ce projet stratégique vise à répondre aux besoins croissants du Ghana en matière de production de sucre tout en soutenant les ambitions du pays pour l’autosuffisance alimentaire. Le projet sucrier, qui s’inscrit dans le cadre de la politique « One District, One Factory » (1D1F), vient renforcer la dynamique industrielle du pays.
Ce projet de Dangote, qui prévoit la construction d’une usine à Kwame-Danso, dans le district de Sene West, aura une capacité de broyage de 12 000 tonnes de canne à sucre par jour. L’usine reposera sur un domaine de 25 000 hectares de terres irriguées spécialement dédiées à la culture de canne à sucre. Ce complexe agro-industriel ne se limitera pas à la production de sucre raffiné, mais fabriquera également de la mélasse et de l’éthanol, diversifiant ainsi la production et les débouchés commerciaux. Le groupe Dangote a finalisé l’étude de faisabilité du projet et obtenu les autorisations nécessaires pour la mise en place d’un système d’irrigation complet, garantissant l’approvisionnement continu en matières premières.
Le Ghana, bien qu’en voie de diversification industrielle, reste fortement dépendant des importations de sucre, représentant un marché important pour Dangote. En 2024, le pays a importé environ 2,3 milliards de cedis de sucre pour satisfaire ses besoins intérieurs. Ce projet, par son ampleur, s’inscrit dans une volonté de réduire cette dépendance et d’augmenter la production locale. L’initiative bénéficie d’un cadre favorable, notamment avec le programme « One District, One Factory » lancé par l’ex-président Nana Akufo-Addo, visant à industrialiser chaque district du pays et à stimuler l’emploi.
Avec la mise en place de cette usine, Dangote souhaite s’implanter durablement sur le marché ghanéen et développer une production nationale à grande échelle. Ce projet pourrait également stimuler l’économie locale en générant des emplois dans le secteur agricole et industriel et en renforçant la chaîne de valeur du sucre au Ghana. L’usine serait susceptible de créer un environnement propice au transfert de technologies et à l’innovation, ce qui pourrait renforcer la sécurité alimentaire du pays à long terme.
Le secteur sucrier ghanéen connaît déjà une évolution progressive, bien que la concurrence demeure encore limitée. La Komenda Sugar Factory, qui a connu un déclin après ses premières années, a récemment signé un contrat avec le groupe indien West Africa Agro Ltd pour une gestion plus performante. Par ailleurs, la société chinoise Bui Sugar Ltd a également commencé la construction d’une usine dans la région de Bono, dans l’objectif de produire 60 000 tonnes de sucre par an. Ces investissements témoignent d’une volonté de diversification et de modernisation du secteur sucrier, un secteur encore largement dominé par les importations.
Dangote Sugar Refinery règne déjà en maître sur le marché nigérian du sucre, contrôlant 70 % des ventes dans le pays. Avec une croissance impressionnante de 51 % de son chiffre d’affaires en 2024, le groupe poursuit son expansion en Afrique de l’Ouest. La réussite du projet au Ghana pourrait également renforcer son pouvoir économique et sa présence dans la région, consolidant ainsi son rôle de leader du secteur sucrier en Afrique subsaharienne.