Les partis politiques sud-africains se sont réunis les 4 et 5 août pour débattre de l’avenir des coalitions politiques dans le pays. Avec le déclin du parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, l’ANC, les élections ne garantissent plus une majorité claire pour gouverner. Ce scénario est déjà observable au niveau local, avec plusieurs municipalités faisant face à des difficultés de fonctionnement dues à l’instabilité des coalitions. Pour anticiper cette problématique au niveau national, un dialogue a été organisé au Cap afin de définir un cadre et de structurer les futures coalitions.
Les coalitions au niveau local en Afrique du Sud ont démontré leur instabilité, illustrée par l’exemple de Johannesburg qui a vu passer cinq maires en moins de deux ans. La présidente de l’Assemblée nationale, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, reconnait ces blocages et explique que les circonstances les obligent à se réunir pour chercher des solutions. Au niveau national, le Congrès national africain (ANC), autrefois puissant, risque de perdre sa majorité lors des élections générales d’avril 2024. Cependant, le secrétaire général du parti, Fikile Mbalula, refuse pour l’instant d’admettre cette éventualité et se concentre sur les défis liés aux coalitions municipales.
Face à cette problématique, l’ANC a déjà rédigé une loi visant à encadrer les coalitions politiques, provoquant ainsi la colère des petits partis politiques. Ces derniers craignent l’introduction d’un seuil électoral pour participer à une coalition, ce qui risque de les exclure du processus politique. Wayne Thring, numéro deux du Parti chrétien-démocrate africain (ACDP), critique cette mesure, considérant qu’elle va à l’encontre de l’esprit de la Constitution et qu’elle est antidémocratique.
La question des coalitions politiques en Afrique du Sud est cruciale pour assurer la stabilité politique et le bon fonctionnement du gouvernement, tant au niveau local que national. La réunion au Cap a permis de soulever les enjeux et d’ouvrir un débat sur la législation à mettre en place pour réguler ces alliances. Les petits partis politiques continuent de défendre leur droit à participer aux coalitions sans être soumis à un seuil électoral, tandis que l’ANC cherche à préserver son influence face à sa baisse de popularité. L’avenir politique de l’Afrique du Sud dépendra en grande partie de la capacité des acteurs politiques à trouver un équilibre entre la stabilité gouvernementale et la représentation démocratique.