De nombreux infirmiers africains sont recrutés pour travailler dans le système de santé québécois, mais certains rencontrent des difficultés lors de leur formation. La ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, souhaite qu’ils puissent avoir une seconde chance en cas d’échec, tout comme les étudiants québécois. Elle affirme vouloir s’assurer que ces professionnels reçoivent un bon accompagnement tout au long de leur parcours.
Une enquête du journal Le Devoir a révélé que seule la moitié des infirmiers étrangers ayant échoué à leur formation ont pu repasser leur examen. Les autres se retrouvent sans statut légal ni revenu, ce qui pousse certains à retourner dans leur pays d’origine. Des collèges ont alerté le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) sur ce problème, mais des solutions concrètes se font encore attendre.
Le programme d’intégration des infirmiers étrangers a été mis en place pour combler le manque de personnel soignant au Québec. Cependant, des témoignages font état de discrimination et de harcèlement envers les infirmiers africains, en particulier dans certains cégeps et hôpitaux. Une infirmière qui avait défendu ces étudiants a même été licenciée par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue, ce qui soulève des inquiétudes sur le climat dans ces établissements.
Malgré ces difficultés, Pascale Déry assure que la plupart des infirmiers étrangers reçoivent du soutien en cas d’échec. Elle précise que chaque dossier est évalué individuellement et que la majorité des étudiants en difficulté ont déjà pu bénéficier d’une seconde chance. Le gouvernement finance notamment le Cégep du Vieux-Montréal pour mieux accompagner ces professionnels de santé.
Pour éviter ces situations difficiles, plusieurs experts demandent un meilleur suivi des infirmiers étrangers et une reconnaissance plus simple de leurs diplômes. Des règles plus claires et uniformes pourraient aussi garantir un traitement plus juste pour ces candidats. Enfin, des efforts supplémentaires devraient être faits pour lutter contre la discrimination signalée dans certains établissements.