L’attente des résultats des élections générales au Gabon a plongé le pays dans une certaine angoisse. Suite au déroulement des élections présidentielle, législatives et locales le samedi 26 août, la population de Libreville retient son souffle. Dans la capitale gabonaise, la vie continue apparemment normalement malgré la présence discrète des éléments de la Garde républicaine, chargée de la sécurité du chef de l’État, à divers carrefours. Cependant, les tensions restent palpables alors que les spéculations vont bon train quant aux résultats.
Les élections se sont déroulées sans incidents majeurs, mais le climat est tendu. Les autorités ont érigé des barrages de police à Angondjé, quartier d’Akanda, où résident plusieurs personnalités du pays. Les commerces ont rouvert après le scrutin, mais le lendemain, des éléments de la police étaient visibles devant certains grands supermarchés. La suspension d’Internet et l’instauration d’un couvre-feu de 19h à 6h sur l’ensemble du territoire ont créé de l’inquiétude au sein de la population. Ces mesures rappellent les violences post-électorales survenues en 2016 à la suite de la réélection du président sortant Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat.
Albert Ondo Ossa, candidat de l’opposition regroupée au sein de la coalition Alternance 2023, a exprimé ses préoccupations concernant les risques de violences post-électorales si les résultats ne lui étaient pas favorables. Après avoir voté au lycée Bâ Oumar dans le 1er arrondissement de Libreville, il a laissé entendre que des actions pourraient être entreprises si sa victoire n’était pas reconnue. Cette situation ajoute une couche de tension à l’attente des résultats.
Les regards sont désormais tournés vers le Centre gabonais des élections (CGE), qui doit annoncer les résultats officiels. Les agents du CGE travaillent ardemment depuis samedi soir pour dépouiller les milliers de bulletins de vote. Près de 850 000 Gabonais étaient appelés aux urnes pour choisir parmi les 14 candidats à la présidentielle. L’enjeu est de taille, car le nouveau président dirigera le pays pour les cinq prochaines années. Malgré quelques problèmes logistiques, le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme. Les Gabonais espèrent maintenant que les résultats seront rapidement proclamés afin que la situation revienne à la normale dans le pays.