En visite officielle en Éthiopie après un passage à Djibouti, Emmanuel Macron a rencontré le Premier ministre Abiy Ahmed pour discuter de divers enjeux régionaux et bilatéraux. Lors de cette rencontre, le président français a lancé un appel pressant aux belligérants au Soudan pour qu’ils « déposent les armes » et privilégient la voie du dialogue et du cessez-le-feu.
Après un entretien au Palais national à Addis-Abeba, Emmanuel Macron a rappelé l’importance d’une solution diplomatique au conflit soudanais, qui dure depuis un an et demi. Il a souligné la nécessité d’une approche concertée, insistant sur le rôle de la négociation pour parvenir à une paix durable. Abiy Ahmed a également exprimé son soutien à cette initiative, qualifiant Emmanuel Macron d’« ami » et de « frère » pour l’Éthiopie.
Cette visite intervient dans un contexte où l’Éthiopie cherche à renforcer ses partenariats internationaux après des années de tensions internes et régionales. La France, par l’intermédiaire de l’Agence française de développement (AFD), a déjà investi dans plusieurs projets éthiopiens, notamment dans la rénovation du Palais national transformé en musée et dans la modernisation du réseau électrique du pays. À travers ces initiatives, Paris cherche à consolider ses relations avec Addis-Abeba.
Un des sujets majeurs abordés lors de cette rencontre a été l’accès à la mer Rouge, une priorité pour l’Éthiopie, pays enclavé. Emmanuel Macron a exprimé son soutien au projet, soulignant la légitimité de cette ambition pour le développement économique du pays. Il s’est engagé à faciliter un dialogue responsable entre l’Éthiopie et ses voisins pour éviter de nouvelles tensions régionales, notamment avec la Somalie.
Abiy Ahmed a évoqué les récentes avancées diplomatiques avec Mogadiscio, citant l’accord signé en décembre dernier avec le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud. Cet accord garantit un accès éthiopien à la mer sans heurter les intérêts somaliens. Pour Emmanuel Macron, ce processus pourrait servir d’exemple pour résoudre d’autres conflits dans la région, tels que les tensions en Oromia et en Amhara.
Emmanuel Macron a également salué l’accord de Pretoria, qui a mis fin au conflit dans la région du Tigré. La France continue de soutenir sa mise en œuvre à travers des projets humanitaires et économiques dans les zones affectées, notamment en faveur des femmes victimes de violences. Cette approche illustre la volonté de Paris d’être un acteur clé dans la stabilisation de la Corne de l’Afrique, tout en renforçant son influence économique dans la région.