En Afrique du Sud, l’UMkhonto WeSizwe, un parti politique fondé récemment par l’ex-président Jacob Zuma, a lancé un appel audacieux à la nationalisation des terres, des banques et des mines. Ce programme ambitieux a été révélé dans leur manifeste de campagne, dévoilé en préparation des élections générales fixées au 29 mai 2024.
Le manifeste du parti propose des changements significatifs, visant à modifier profondément le modèle économique sud-africain. Outre la nationalisation mentionnée, le parti s’engage à se retirer de la Cour pénale internationale et à établir un fonds souverain tout en rendant la Banque centrale, partiellement détenue par des intérêts étrangers, totalement nationale. Ces propositions visent à stimuler la diversification économique et la croissance industrielle.
Ces initiatives surviennent dans un contexte où le Congrès National Africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994, voit son influence diminuer. En effet, l’UMkhonto WeSizwe commence à attirer une partie de son électorat, menaçant sa majorité historique. Cette situation est exacerbée par des promesses similaires à celles du parti de gauche, les Economic Freedom Fighters, accentuant la pression sur l’ANC.
Avec les élections à l’horizon, le paysage politique est en pleine évolution. Jacob Zuma et le leader de l’Economic Freedom Fighters, Julius Malema, ont exprimé leur ouverture à former une coalition post-électorale. Ce bloc de gauche pourrait redéfinir les politiques nationales, notamment en ce qui concerne la gestion économique et sociale du pays.
L’impact de telles politiques sur l’économie sud-africaine pourrait être considérable. La nationalisation des secteurs clés est susceptible de susciter des débats intenses sur la viabilité économique et la sécurité des investissements étrangers, aspects cruciaux pour la croissance future du pays.
Alors que les sondages prédisent un recul significatif de l’ANC aux prochaines élections, l’UMkhonto WeSizwe semble s’installer comme une force politique incontournable. Leurs propositions radicales pourraient soit redéfinir l’avenir économique de l’Afrique du Sud, soit provoquer une polarisation accrue dans un pays déjà confronté à de nombreux défis sociaux et économiques.