La RDC vient de se doter pour la première fois d’une loi portant protection, prise en charge et inclusion dans la société des personnes handicapées. Une bataille de la société civile depuis 2006. Le texte a été présenté hier lors d’une cérémonie à Kinshasa.
À l’occasion, 400 tricycles ont été distribués à des personnes à mobilité réduite en présence de quelques membres du gouvernement. Le nouveau texte élargit la notion de handicap. En plus des handicaps physiques déjà reconnus tels que la malvoyance, la surdité et le handicap mental, la loi inclut désormais les albinos et les personnes atteintes d’autisme. Tous vont bénéficier du transport public à coût réduit. Les autorités veulent par cette loi mettre fin à la marginalisation de ces personnes.
« Facilités administratives »
« On a demandé au Premier ministre de prendre un décret qui va déterminer le quota et le taux de représentation des personnes avec handicap dans les institutions publiques tels que la fonction publique et les organismes de droit privé. Pour inciter cette promotion de personnes avec handicap, la loi a institué des facilités administratives, douanières et fiscales dont peuvent bénéficier toutes les personnes ou toutes les institutions qui promeuvent les personnes avec handicap », détaille Irène Sambo, la ministre déléguée en charge des personnes avec handicaps.
Une disposition de ce texte prévoit la création d’écoles spécialisées et d’établissements pour la mise en œuvre de cette loi. Un premier pas salué par plusieurs organisations de la société civile. Parmi elles, l’ONG spécialisée en finances publiques, CREFDL dont Valery Madianga est le coordinateur. « Pour nous, c’est une initiative à saluer. Dans notre pays, on a l’habitude de présenter des lois qui souffrent d’application. Il faudrait que celles-ci puissent être appliquées. »
Fonds national
Pour faire face au financement de cette loi, le Premier ministre doit, par décret, créer un fonds national alimenté par le Trésor public et autres partenaires extérieurs. À ce jour, au moins 15% de la population congolaise vit avec un handicap.