Le président congolais Félix Tshisekedi a effectué une visite express à Luanda le mercredi 26 mars, où il a rencontré son homologue angolais João Lourenço. L’objectif principal de cette rencontre était de discuter de la situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), une région en proie à des violences persistantes, notamment dues aux groupes armés. Il s’agissait également de clarifier les positions de l’Angola sur la question, après son retrait de la médiation du processus de paix mené sous l’égide de l’Union africaine.
Cette réunion entre les deux dirigeants intervient après l’annonce du retrait de l’Angola de la médiation sur la crise congolaise, après un entretien en janvier entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Doha, suivi de l’échec des négociations avec le groupe rebelle M23. Ces négociations, prévues à Luanda, ont échoué à aboutir à un accord, accentuant les tensions régionales. Les diplomates à Kinshasa soulignent que la visite de Tshisekedi vise à éviter toute incompréhension avec son voisin angolais, un acteur clé dans le dossier sécuritaire de l’est de la RDC. Il s’agissait de remettre les pendules à l’heure après des semaines de discorde diplomatique.
L’est de la République Démocratique du Congo est depuis des années un foyer de violence, alimenté par divers groupes armés, dont le M23, un groupe rebelle tutsi. Malgré plusieurs accords de paix, la situation reste volatile, exacerbée par les tensions régionales, notamment entre la RDC et le Rwanda, et l’implication d’acteurs extérieurs comme l’Angola. L’Angola a longtemps joué un rôle de médiateur dans le cadre des négociations de paix, mais son retrait de cette médiation début mars a soulevé des inquiétudes à Kinshasa, où l’on continue de compter sur le soutien de Lourenço.
Le ministre angolais des Affaires étrangères a indiqué que la rencontre entre les deux présidents a permis de convenir de maintenir des concertations régulières. Cette dynamique de coopération continue est essentielle pour la RDC, d’autant plus que l’Angola, sous la présidence de Lourenço, assume désormais la présidence tournante de l’Union africaine (UA). Cette position renforce l’influence de l’Angola dans la gestion des crises africaines, et Tshisekedi espère tirer profit de ce leadership pour relancer les initiatives de paix dans l’est de son pays.
Du côté de la présidence congolaise, on se félicite de cette visite, précisant que l’Angola est un « pays ami » qui a toujours soutenu la RDC. Les autorités congolaises insistent sur l’importance d’éviter toute confusion dans leurs relations bilatérales. Selon un conseiller de la présidence, il était crucial de faire en sorte que la relation avec l’Angola demeure forte et cohérente face aux défis sécuritaires régionaux.
Alors que le retrait de l’Angola de la médiation a marqué un tournant dans la crise, la visite de Félix Tshisekedi à Luanda pourrait être vue comme une tentative de relancer les négociations et de rétablir un dialogue direct. Le rôle de l’Angola dans la résolution de la crise congolais reste central, et les prochaines étapes dépendront de la capacité des deux pays à surmonter leurs divergences et à travailler ensemble pour la stabilité régionale.