Au lendemain d’un voyage à Samarcande, en Ouzbékistan, où il assistait au sommet de l’Organisation de la coopération de Shanghai, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que son pays souhaitait rejoindre cette organisation qui se présente comme une alternative à l’Occident.
Depuis 2013, la Turquie est « partenaire de dialogue » de l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS), instituée en 2001 par la Chine, la Russie et quatre États d’Asie centrale, rejoints ensuite par l’Inde, le Pakistan et l’Iran. Recep Tayyip Erdogan affirme désormais que « l’objectif » de la Turquie est l’adhésion à l’OCS. Jamais le chef de l’État turc n’avait été aussi clair sur ses intentions vis-à-vis d’une organisation qui se présente comme un contrepoids à l’influence occidentale et ses institutions comme l’Otan, dont la Turquie est membre.
Cette annonce illustre la façon dont Recep Tayyip Erdogan envisage les relations internationales. Pour le président turc, il n’y a pas de pays « amis » ou « ennemis », d’alliances permanentes ou concurrentes – au sens où l’appartenance à l’une empêcherait de rejoindre l’autre. Recep Tayyip Erdogan raisonne uniquement en termes d’intérêts, dans ses relations avec l’Occident ou, par exemple, avec la Russie.
Mais au-delà de sa politique étrangère, cette annonce illustre aussi la politique intérieure de Recep Tayyip Erdogan, qui n’a donc aucun problème à voir la Turquie rejoindre une organisation de pays majoritairement peu soucieux des droits de l’homme et des règles démocratiques.