Les Nations unies réclament une enquête « impartiale » après l’assassinat samedi 21 janvier de Thulani Maseko, avocat et militant des droits de l’homme à l’Eswatini, la dernière monarchie absolue d’Afrique et anciennement appelée Swaziland. Abattu à son domicile par des hommes armés non identifiés, son meurtre interpelle, car il est survenu quelques heures après une mise en garde du roi Mswati III visant l’opposition.
Selon les collègues de Thulani Maseko, il a été abattu samedi soir dans son salon alors qu’il regardait la télévision en famille.
Célèbre avocat des droits de l’homme et critique du pouvoir, Il avait notamment défendu deux députés de l’opposition arrêtés pour avoir soutenu des manifestations pro-démocratie. Il avait lui-même été détenu, et plus récemment, il avait lancé une procédure judiciaire contre le roi pour avoir rebaptisé le pays en violation de la Constitution. Jusqu’en 2018, le pays était nommé Swaziland.
Son assassinat a d’autant plus choqué que, le jour même, le roi Mswati III déclarait « les gens ne devraient pas se plaindre de mercenaires qui les tuent, ces gens ont commencé la violence en premier ». Une mise en garde visant l’opposition qui accuse le souverain d’avoir engagé des mercenaires sud-africains pour aider à étouffer une contestation grandissante dans le pays.
Depuis deux ans, l’Eswatini est en effet secoué par des manifestations contre le train de vie extravagant du monarque et en faveur des réformes démocratiques : un mouvement violemment réprimé.
L’assassinat brutal de Thulani Maseko a provoqué une véritable onde de choc dans la région et parmi la communauté internationale : l’ONU, l’Union européenne, les États-Unis et de nombreuses organisations de la région ont réagi, condamnant ce meurtre.
rfi