Le consortium américain dirigé par BlackRock a acquis une participation majoritaire dans les ports situés de chaque côté du canal de Panama pour 23 milliards de dollars. Cet achat marque un tournant stratégique dans les relations internationales, particulièrement pour les États-Unis, qui se réjouissent de ce rachat, qualifié par le président Donald Trump de “reconquête” du canal.
L’accord, d’une valeur de 22,8 milliards de dollars, porte sur l’acquisition de 90 % de Panama Ports Company, l’entreprise hongkongaise responsable de la gestion des ports de Balboa et Cristobal. Ces installations, qui se trouvent aux deux extrémités du canal, sont des points névralgiques du commerce mondial. Cette prise de contrôle offre à BlackRock la possibilité de superviser l’un des axes maritimes les plus stratégiques du monde, dans un contexte où la Maison Blanche cherche à renforcer son influence sur cette infrastructure vitale.
Cette transaction intervient alors que les États-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, s’inquiètent de l’influence croissante de la Chine en Amérique centrale, en particulier au Panama. En février, Marco Rubio, le secrétaire d’État américain, avait mis en garde le gouvernement panaméen contre l’influence de Pékin sur le canal, soulignant les risques sécuritaires potentiels pour les États-Unis. Bien que le Panama ait fermement rejeté ces accusations, l’administration américaine semble avoir renforcé sa position avec l’achat de ces ports stratégiques par un consortium américain.
Pour les analystes, ce rachat représente un coup dur pour la Chine, qui voit ses ambitions dans la région contrées. Selon Ryan Berg, directeur du programme Amériques au Centre d’études stratégiques et internationales de Washington, ce rachat marque une victoire importante dans la compétition stratégique entre les États-Unis et la Chine en Amérique latine. Il espère que cette acquisition dissipera les préoccupations concernant la sécurité du canal de Panama, désormais sous contrôle partiel d’acteurs américains.
L’accord a eu un effet immédiat sur le marché, avec une hausse de plus de 20 % de l’action du conglomérat CK Hutchison, l’entreprise initialement propriétaire des ports. De plus, cette opération soulève des questions sur l’avenir des relations entre les États-Unis et la Chine dans la région. Certains analystes estiment que ce rachat pourrait intensifier la “guerre commerciale” entre les deux puissances, car il renforce l’emprise américaine sur une infrastructure d’importance stratégique, tout en limitant l’influence chinoise dans un secteur clé.
Cette prise de contrôle américaine sur les ports du canal de Panama pourrait avoir des conséquences à long terme pour la dynamique géopolitique de la région. Alors que la Chine cherche à investir massivement en Amérique latine, notamment par le biais de projets d’infrastructure, cette acquisition par BlackRock pourrait signaler un réajustement des rapports de force dans cette zone d’influence stratégique. En conséquence, il sera essentiel de suivre les développements économiques et diplomatiques dans les mois à venir pour évaluer les retombées de cet accord.