Google a été reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles par un juge fédéral à Washington, une première dans l’histoire judiciaire américaine. La décision, rendue le lundi 5 août, concerne les méthodes de Google pour maintenir son moteur de recherche comme logiciel par défaut sur des millions d’appareils à travers le monde.
Le juge Amit Mehta, dans un document de près de 300 pages, explique que Google a abusé de sa position de monopole en payant des sommes exorbitantes à d’autres entreprises pour garantir que son moteur de recherche soit le choix par défaut sur divers appareils, notamment les téléphones, ordinateurs et tablettes. Cette pratique, estime le juge, empêche la concurrence de se développer.
En 2023, Google a versé près de 26 milliards de dollars à des entreprises comme Apple et Samsung pour maintenir cette position dominante. Le moteur de recherche de Google représente actuellement plus de 90% du marché mondial, une situation qui rend pratiquement impossible pour d’autres moteurs de recherche de rivaliser efficacement.
Cette décision marque une victoire importante pour le département de la Justice américain, qui a également engagé des procédures contre d’autres géants de la tech, tels que Meta, Amazon et Microsoft. Le jugement pourrait influencer la manière dont ces entreprises conduiront leurs affaires à l’avenir, en cherchant à éviter des pratiques similaires.
En réponse, Google a annoncé son intention de faire appel de cette décision. Kent Walker, président des affaires mondiales de Google, a déclaré que le juge reconnaît la qualité supérieure du moteur de recherche de Google, mais estime que l’entreprise ne devrait pas être autorisée à le rendre si facilement accessible.
L’appel de Google pourrait prolonger le débat juridique et avoir des répercussions sur la manière dont les géants de la tech opèrent sur le marché mondial. Cette affaire pourrait servir de précédent pour d’autres actions antitrust contre des entreprises de technologie, remodelant potentiellement le paysage numérique à l’échelle internationale.