Le 7 août 2023, le président congolais Félix Tshisekedi a publiquement accusé son prédécesseur Joseph Kabila de préparer une insurrection avec l’aide de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire créé en décembre 2023 par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale congolaise. Ce mouvement comprend notamment le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda.
Félix Tshisekedi, qui était autrefois allié avec Joseph Kabila au début de son premier mandat, a désormais directement accusé ce dernier de conspiration contre son gouvernement. Bien que des proches du pouvoir, comme Augustin Kabuya, chef du parti présidentiel, aient déjà fait le lien entre l’AFC et Kabila en avril dernier, c’est la première fois que le président lui-même émet cette accusation. Tshisekedi a affirmé que Kabila préparait “une insurrection” pour déstabiliser le pays.
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes dans l’est de la République Démocratique du Congo, où le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, continue de mener des attaques. L’Alliance Fleuve Congo, formée par Corneille Nangaa, a rassemblé divers groupes armés et politiques, intensifiant les préoccupations de sécurité dans la région. Tshisekedi a également critiqué le président rwandais Paul Kagame, qualifiant ce dernier de “criminel” pour son soutien présumé au M23.
Malgré ses accusations sévères, Tshisekedi a réaffirmé sa position de ne pas négocier directement avec le M23 ou l’AFC tant qu’il serait au pouvoir. Cependant, il a ouvert la porte à des discussions avec le Rwanda, précisant que ces discussions ne viseraient pas à intégrer des combattants rebelles dans l’armée congolaise. Cette approche montre une volonté de dialogue tout en maintenant une ligne dure contre les groupes rebelles.
Le président congolais a annoncé de nouvelles discussions dans le cadre du processus de Luanda, prévues pour le mercredi 7 août. Ces discussions s’inscrivent dans les efforts régionaux et internationaux pour trouver une solution durable à la crise dans l’est du Congo. La porte-parole de Tshisekedi a confirmé son retour à Kinshasa où il doit présider un Conseil des ministres restreint pour aborder cette situation critique.
Les récentes accusations de Félix Tshisekedi contre Joseph Kabila et le Rwanda marquent une intensification de la crise politique et sécuritaire en République Démocratique du Congo. Alors que les tensions augmentent, l’avenir des relations entre les différentes factions et les possibilités de paix restent incertains. Les prochaines discussions internationales pourraient jouer un rôle crucial dans la stabilisation de la région.