Pour la 77e édition du Festival de Cannes, le film “Camp de Thiaroye” sera présenté dans sa version restaurée, 36 ans après avoir été interdit en France. Cette œuvre de 1988, coréalisée par Ousmane Sembene et Thierno Faty Sow, rappelle la souffrance des tirailleurs sénégalais et leur rôle dans l’histoire française.
Le film sera projeté dans la catégorie Cannes Classics, dédié aux films ayant marqué l’industrie cinématographique. Cette sélection prestigieuse vise à honorer l’un des films africains les plus mémorables, reconnue pour son impact culturel et son engagement envers l’histoire.
Sorti en 1988 et interdit à sa sortie en France, “Camp de Thiaroye” retrace le massacre des tirailleurs sénégalais en 1944. Ces soldats, de retour de la Seconde Guerre mondiale, furent tués par les officiers français après avoir réclamé des indemnités. Le film a été restauré grâce aux efforts de “The Film Foundation” et d’autres partenaires.
La sélection du “Camp de Thiaroye” au Festival de Cannes met en lumière l’absence quasi totale du cinéma africain dans la sélection officielle de cette année. Deux films africains ont été annoncés dans la section “Un certain regard”, réservée aux cinéastes émergents et audacieux, à savoir “On Becoming a Guinea Fowl” de Rungano Nyoni et “The Village Next Paradise” de Mo Harawe.
Malgré cette faible représentation, la restauration et la projection de “Camp de Thiaroye” marquent une étape importante pour le cinéma africain, en rappelant au monde l’importance de sa contribution historique et culturelle. C’est un appel à davantage de visibilité et de reconnaissance pour les réalisateurs du continent.